Carte mentale ou cognitive de l’ennéagramme ®

Carte mentale ou cognitive de l’ennéagramme ®

13 janvier 2021 ennéagramme 1

Carte mentale de l’ennéagramme ®

Introduction

La carte mentale est un outil permettant de représenter visuellement des idées, informations ou concepts.

Également dénommée carte cognitive, carte heuristique, carte causale ou d’influence, elle est polyvalente et ses usages sont multiples.

Elle se présente sous la forme d’un schéma arborescent, permettant une présentation synthétique de sujets plus ou moins complexes.

Il y a bien longtemps que l’homme a compris l’intérêt qu’il y avait d’associer des idées à des images, pour la communication et la mémorisation.

Cette carte mentale peut être adaptée à l’ennéagramme qui est un modèle de la personnalité pour le développement personnel et le management.

Carte mentale (cognitive) de l’ennéagramme ®

Principe de la carte cognitive

Le concept de la carte cognitive peut être daté pour la première fois en 1948. Mais son développement s’est vraiment accéléré dans les années 1990 (Mind mapping).

Une carte cognitive est définie comme une représentation graphique de la représentation mentale, de la formalisation de la pensée,  qu’une personne se fait à propos d’un objet particulier, que ce soit d’une stratégie d’entreprise ou d’une stratégie personnelle sur la vie.

Cette carte est supposée reproduire la connaissance de l’individu, sa vision de SAM (Soi, les Autres et le Monde), son raisonnement.

Considérée comme une image ou une figure, une carte cognitive est constituée de postulats (concepts) et de liens unissant certains d’entre eux (Cossette et Audet, 1994, p15).

Carte Mentale Ennéagramme

L’utilisation de la carte cognitive peut s’avérer très intéressante. Elle facilite la prise de conscience des représentations mentales d’un individu.

Elle est à la fois un outil d’aide à la communication avec soi-même et un outil d’aide à l’analyse de nos stratégies. La carte va tenter de chercher à rendre explicite la représentation subjective qu’un individu a de sa propre réalité, en présumant que c’est à partir d’elle qu’il interprète les événements, qu’il prend des décisions et qu’il agit.

Tout commence par des croyances

La carte mentale adaptée à l’ennéagramme débute par un premier concept, en l’occurrence une croyance. Cette croyance est la base fondamentale de la stratégie d’un individu.

Nous avons fait le choix d’utiliser le terme de croyance, mais il serait plus exact d’utiliser le terme de schéma psychologique. « Selon Beck (1967) le contenu du schéma peut avoir trait à ce que l’on sait sur soi-même et les autres ou à des objets concrets, disons des chaises. Les schémas peuvent être généraux ou restreints, flexibles ou rigides, actifs ou latents. Beck emploie le terme de schéma, dans un sens large pour dénoter les croyances, les attitudes, les postulats fondamentaux et les règles générales de conduite. Les schémas peuvent être personnels, familiaux, culturels, religieux, professionnels » (Jean Cottraux, 1995, 2006). En Coaching on parle de représentation ou de stratégie. Dans le cadre de la carte mentale de l’ennéagramme, on gardera le terme de croyance.

(En savoir plus sur les schémas et l’ennéagramme ou faire le test des schémas de Young)

Les croyances peuvent être conditionnelles ou inconditionnelles. Les croyances conditionnelles se présentent comme des postulats en « Sialors …. ». Par exemple « Si je n’essaie pas de toujours faire plaisir aux gens, alors ils ne m’aimeront pas ». Ce qui est caractéristique de l’ennéatype 2.

Les croyances inconditionnelles sont des jugements définitifs. Par exemple « les gens n’écoutent jamais mon opinion », caractéristique de l’ennéatype 9. Ces croyances font partie de la vie quotidienne et sont facilement activables par des situations banales. Elles prennent automatiquement le pas sur des schémas plus réalistes.

Une croyance inconditionnelle va générer une ou plusieurs croyances conditionnelles en réaction. Elles-mêmes vont générer des pensées automatiques et des comportements. L’ensemble de ces schémas forment une constellation représentée par la carte mentale de l’ennéagramme®.

Cette constellation orientent vers certains événements au détriment d’autres et obligent à effectuer des choix qui peuvent ne pas être favorables à l’individu, ni reliés à des considérations logiques. 

Dans l’ennéagramme certaines croyances génèrent un filtre d’attention et une compulsion. Par exemple la compulsion de l’ennéatype 9 est d’éviter à tout prix les conflits.

La carte mentale donne du sens

La carte cognitive permet de donner un sens à nos stratégies. Elle représente des aspects conscients de notre stratégie mais aussi des aspects inconscients. Ainsi sa visualisation permet d’identifier les aspects inconscients par des relations de causalité implicites (Huff, 1990). En l’occurrence elle peut remettre en cause notre schéma de pensée, d’où son intérêt.  

Ainsi elle représente une réalité, avec un sens. C’est une réalité que nous percevons sur le moment présent ou une réalité connue depuis plus ou moins longtemps, que nous possédons en mémoire. C’est en définitive un opérateur de sens, de valeurs essentiellement heuristique (Martinet, 1990). 

Même si ce cadre est imparfait, car la carte représente une réalité subjective, il est préférable d’avoir une représentation partiellement erronée que pas de représentation du tout. La carte est alors un moyen pour aider à avancer dans la réflexion. Il est aussi évident que cette représentation ne constitue pas un produit fini de cette réflexion. En conclusion la carte cognitive ne recherche pas l’exactitude mais a plutôt un objectif d’abstraction et de simplification.

C’est pourquoi elle très adaptée à l’ennéagramme. L’ennéagramme ne place pas un individu dans une case, mais suggère un schéma de pensées automatiques plus ou moins activé par chaque individu.

L'ennéagramme

Popularisé dans les années 1970 du courant de la psychologie humaniste, l’ennéagramme est une méthode de développement personnel et de management.

 

9 manières d’interagir

L’ennéagramme décrit neuf manières différentes d’aborder le monde, et en conséquence neuf manières très différentes d’interagir avec celui-ci. Ennea signifie 9 en grec. Chacun des 9 ennéatypes a ses forces, ses faiblesses. Chacun de nous privilégie certaines informations et en laisse d’autres de côté, d’une manière inconsciente, se limitant à une version de la réalité. Ne dit on pas en PNL que la carte n’est pas le territoire. 

L’ennéagramme met en lumière ces peurs irrationnelles plus ou moins inconscientes et une « compulsion », une volonté farouche d’éviter à tout prix ce dont on a peur. Cette compulsion va structurer 9 schémas de personnalité et les rapports avec les autres : la manière de se comporter, la manière de communiquer, les attentes, les motivations. Cet outil de développement personnel permet de mieux se connaître et de se libérer de certains automatismes parfois limitants,  et ainsi d’améliorer ses relations interpersonnelles et son Bien Etre.

L’ennéagramme est aujourd’hui une unité d’enseignement (UE) dans le MBA de Standford (1994), un des diplômes commerciaux les plus cotés outre-atlantique, mais aussi dans d’autres universités américaines (Chicago …) et canadiennes, mais aussi à HEC. Sa reconnaissance n’est plus à démontrer.

Sa structure cognitive et émotionnelle peut être un guide utile et performant.

Pour en savoir plus sur l’ennéagramme.

Application de la carte mentale à l’ennéagramme

Nous l’avons vu, l’ennéagramme décrit 9 schémas de personnalité ou 9 ennéatypes. Chacun de ces schémas s’appuie sur des croyances spécifiques à son type de personnalité, à son ennéatype. Chacune de ces croyances génère des pensées automatiques, des émotions et des comportements en fonction de la situation rencontrée. Ces mêmes comportements renforcent les croyances initiales formant ainsi une boucle représentée ci-dessous par un pentagramme cognitif.

(Adaptation du pentramme  cognitif de Jean Cottraux & Al., Psychothérapies cognitives des troubles de la personnalité, 1995, 2006, p164)

Adapté à l’ennéagramme, la carte mentale va décrire à partir des croyances initiales d’un ennéatype et de la compulsion correspondante, l’apparition des pensées automatiques, des émotions et des comportements spécifiques d’un ennéatype.

L’intensité de ces pensées automatiques peut varier d’un individu à un autre. Ceci peut expliquer, entre autre, les différences entre plusieurs individus d’un même ennéatype. Ce qui fait que même partageant des schémas de personnalité d’un même ennéatype, chaque personne est unique.

Fixations et passions de l'ennéagramme

Filtre d’attention

Nous réagissons tous de façon sélective aux informations. Avant même de faire un tri conscient des informations qui nous paraissent pertinentes, notre attention elle-même est sélective. Nous voyons ce que nous avons besoin de voir pour survivre et oublions le reste. Ce qui va nous conforter dans la vision du monde qui nous est propre.

Par exemple si nous rentrons dans une pièce remplie de gens que nous ne connaissons pas, chacun va réagir en fonction de schémas automatiques. Si certains vont se mettre de côté pour observer, d’autres vont chercher une excuse pour repartir, quand d’autres vont se sentir à l’aise et commencer à échanger avec les personnes présentes.

Nous ne sommes pas en train de regarder les événements dans la pièce de manière objective. Ainsi notre attention se rétrécie pour ne capter que les informations qui nous paraissent essentielles, surtout dans une nouvelle situation.

Nommer les préoccupations d’un ennéatype n’est pas difficile. Nos points de focalisation ou filtres d’attention peuvent évaluer ce qui est correct ou incorrect dans une situation (ennéatype 1) ou rechercher à préserver son intimité (ennéatype 5).

L’ennéagramme des points de focalisation de l’attention (tiré du travail d’Helen Palmer)

Conséquences des filtres d’attention

J’ai pris l’habitude de remarquer les erreurs et de les corriger. Je me compare ainsi facilement avec les autres. Je pense qu’il n’y a qu’une seule bonne manière de faire. Quand je remarque des écarts, et que l’on ne peut pas les corriger, cela me frustre.

J’ai pris l’habitude de prendre soin des autres, de me concentrer sur leur besoins au détriment des miens.

J’ai pris l’habitude de me concentrer sur les résultats, de m’adapter et d’afficher une bonne image, puisque la reconnaissance dépendra de ma performance. Aussi j’avance sans trop d’attention à mes sentiments et ceux des autres s’ils n’interviennent pas dans les résultats.

Je recherche l’idéal ou les circonstances qui me donneront l’impression d’être pleinement aimé pour ce que je suis.

Aussi je dois protéger mon intimité pour penser et me ressourcer car le monde est intrusif et envahissant. Mon autonomie et mon autosuffisance favorise ma survie.

Je doute beaucoup, de tout, de moi, et j’ai tendance à attribuer aux autres des actions ou des intentions qu’ils n’ont pas forcément. Je veux clarifier la situation en défiant la sécurité et en affrontant le danger (style contre-phobique) ou en recherchant la sécurité et en évitant le danger (style phobique)

J’ai pris l’habitude de planifier des projets plaisants et positifs, et d’envisager plusieurs options pour limiter les contraintes. Ainsi j’en profite un maximum dès que je le peux.

Je dois être fort pour gagner le respect et faire faire régner la justice. Mais cela peut être au dépend des autres.

J’ai pris l’habitude de ne pas tenir compte de mes besoins essentiels. Quand j’en prends conscience de temps en temps, cela génère une frustration intérieure où je me positionne en  victime.

Fixation et passion

L’avantage de notre filtre d’attention, c’est que nous devenons expert dans un domaine. L’ennéatype 3 peut devenir un bon « performer », concentré sur la meilleure efficacité. Il est toujours à la recherche d’une solution, reste positif et est plein d’énergie.

 

L’inconvénient, c’est que notre mode d’attention contribue à nous garder en contact qu’avec un seul type d’information qui entretient nos préoccupations de survie et nos préoccupations névrotiques. L’ennéatype 6, qui imagine toujours le pire, a du mal à voir le meilleur et le positif dans une situation. Le type 3 dans sa recherche d’efficacité peut en oublier ses propres besoins, devenir un acharné du travail avec toujours plein de projets en oeuvre. Il peut aussi oublier le bien être de son équipe ou de ses proches.

 

Dans certaines situations où notre filtre d’attention occulte le reste, nous pouvons avoir des comportements inadaptés

Ces comportements inadaptés sont liés d’après l’ennéagramme à une compulsion générée par notre filtre d’attention. Ces comportements sont le plus souvent inconscients et automatiques. L’ennéatype 1 a par exemple la compulsion de l’erreur. Ils essaient avant tout d’éviter les erreurs.

L’ennéagramme nomme ces préoccupations des fixations et des passions. La fixation est la préoccupation extrême et mentale spécifique d’un ennéatype. Par exemple le type 3 va toujours présenter ses actions d’une manière positive et avantageuse. Le risque c’est qu’il en devienne vaniteux. La passion est la partie émotionnelle de notre préoccupation. Elle est d’après Claudio Naranjo (un des pères de l’ennéagramme) reliée aux 7 péchés capitaux (ils étaient 8 à l’origine). 

L’ennéatype aura ainsi le risque de déformer la « réalité » afin d’éviter sa compulsion, l’emmenant dans des comportements stéréotypés, automatiques, inconscients mis en relief par sa fixation et sa passion.

La carte mentale de l'ennéagramme ®

La carte mentale de l’ennéagramme® permet de bien comprendre le cheminement de pensées qui génèrent les fixations et les passions de chaque ennéatype.

Elle commence par une croyance inconditionnelle spécifique à chaque ennéatype. Cette croyance inconditionnelle génère une croyance conditionnelle, qui elle même génère un filtre d’attention et finalement une compulsion.

De cette compulsion sont générées des postulats (concepts) automatiques et plus ou moins conscients. L’enchainements de ses pensées peut aboutir à des comportements inadaptés dans certaines situations que mettent en valeur les fixations et les passions de chaque ennéatype.

Ci-dessous, en exemple la carte mentale de l’ennéagramme ® du type 9.

Conclusion

Les thérapies cognitives et comportementales (TCC) ont largement révolutionné la pratique psychothérapeutique, longtemps cantonnée au seul référentiel psychanalytique. Les TCC sont ainsi devenues, en l’espace de 2 décennies, un champ majeur et largement répandu à l’accompagnement psychothérapeutique.

Or le coaching s’inspire toujours fortement des modèles issus de la pratique psychothérapeutique, en les transposant bien entendu à ses finalités et démarches propres (Michael Pichat, 2014).

Les cartes mentales ou cognitives en sont un bon exemple. Leur utilisation pour mieux appréhender et comprendre le comportement des organisations en matière de décision et d’action stratégique révèle de fortes potentialités (Jacques Lauriol, 1998).

Les approches contemporaines de l’ennéagramme d’Oscar Ichazo et surtout du Chilien Claudio Naranjo ont bénéficié des approches de la psychologie humaniste dans les années 1970. 

En 2020, les cartes mentales appliquées à l’ennéagramme permettent de mieux comprendre le cheminement de pensées d’une personne, et en l’occurrence d’un ennéatype. La naissance de comportements dysfonctionnels, à partir de croyances et du filtre d’attention attenant, apparait encore plus logique.

L’utilisation des cartes mentales de l’ennéagramme ® en coaching permet de travailler sur les croyances et les pensées automatiques. Les liens de causalité mis en exergues sont plus faciles à appréhender et à modifier, pour le coach mais aussi pour le client.

Pour chaque ennéatype il existe une carte mentale de l’ennéagramme ®.

Nos autres outils de l’ennéagramme:

 

Une réponse

  1. Chouariho Coulibaly dit :

    Ceci est excellent, merci beaucoup!

     

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