On peut interpréter la plupart des troubles de la personnalité en termes de niveaux extrêmes des mêmes traits que l’on retrouve, à des degrés variés, chez tout le monde. Ce ne sont pas des catégories à part, mais des intensifications de tendances humaines universelles.
Ce sont justement ces excès, ces déséquilibres, qui finissent par causer des souffrances ou des conflits, pour l’individu comme pour son entourage.
Autrement dit, comprendre les troubles de la personnalité, c’est approfondir notre compréhension de la personnalité en général.
🧬 Quand la personnalité devient problématique
Les traits de personnalité décrits dans des modèles comme le Big Five (ou « les cinq grands ») – Ouverture, Conscience, Extraversion, Agréabilité, Névrosisme – existent chez chacun de nous. Mais lorsque certains de ces traits deviennent exagérés ou rigides, ils peuvent générer des comportements dysfonctionnels.
Par exemple :
- Une extraversion extrême peut virer à l’impulsivité ou à l’égocentrisme.
- Une faible agréabilité peut se traduire par du cynisme ou une hostilité permanente.
- Un haut niveau de névrosisme peut mener à une grande instabilité émotionnelle.
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🗂️ Comment sont classés les troubles de la personnalité ?
Les troubles de la personnalité sont regroupés par les classifications internationales (comme le DSM-5) en trois grands groupes appelés « clusters », selon des traits communs de comportement et d’émotion :
-
Cluster A : les excentriques ou bizarres – Inclut les personnalités paranoïaque, schizoïde et schizotypique. Ces personnes ont souvent un comportement social étrange ou distant.
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Cluster B : les dramatiques, émotionnelles ou imprévisibles – Regroupe les personnalités antisociale, borderline, histrionique et narcissique. Ces troubles sont souvent marqués par des émotions intenses et des relations instables.
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Cluster C : les anxieuses ou craintives – Regroupe les personnalités évitante, dépendante et obsessionnelle-compulsive. Ici, l’angoisse, la peur du jugement ou le besoin de contrôle sont souvent centraux.
🎭 Cette classification n’est pas rigide : une personne peut présenter des traits de plusieurs types à la fois. L’objectif n’est pas d’étiqueter, mais de mieux comprendre les modes de fonctionnement qui peuvent parfois nous enfermer.
⚠️ Le trouble de la personnalité borderline (état limite)
Le trouble borderline se caractérise par une instabilité émotionnelle intense, des relations interpersonnelles chaotiques, une image de soi instable et des comportements impulsifs.
Les personnes borderline vivent souvent des montagnes russes émotionnelles, avec un sentiment profond de vide, des peurs d’abandon intenses, et parfois des conduites autodestructrices.
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😐 Le comportement passif-agressif
Le style passif-agressif n’est pas un trouble officiellement reconnu dans tous les manuels, mais il est fréquent et perturbant dans les relations. Il s’exprime par une opposition indirecte, de la procrastination, des remarques ambiguës, ou une hostilité masquée sous des comportements apparemment inoffensifs.
La personne évite les confrontations directes, mais génère un climat toxique par ses non-dits et ses résistances.
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🕵️♂️ Le pervers narcissique
Ce profil mélange souvent des traits de narcissisme pathologique, de manipulation et de froideur émotionnelle. Le pervers narcissique cherche à contrôler et dominer, tout en dévalorisant l’autre subtilement. Il peut être charmant en apparence, mais détruit peu à peu l’estime de soi de ses proches.
La relation avec un pervers narcissique est souvent marquée par une emprise psychologique, un double discours, et une culpabilisation constante.
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🌪 Le trouble bipolaire
Bien qu’il ne soit pas un trouble de la personnalité à proprement parler (mais un trouble de l’humeur), le trouble bipolaire peut être confondu avec certains troubles de la personnalité.
Il se manifeste par une alternance de phases :
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- Manie (ou hypomanie) : énergie excessive, idées de grandeur, impulsivité.
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- Dépression : perte d’énergie, repli sur soi, idées noires.
C’est un trouble neurologique sérieux, souvent mal compris, et qui nécessite un diagnostic médical.
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🧩 En conclusion
Les troubles de la personnalité ne sont pas des « étiquettes » définitives. Ils sont l’expression d’un déséquilibre dans la structure même de notre personnalité. Les identifier, c’est le premier pas vers la compréhension, l’adaptation et parfois la guérison.
Que ce soit pour vous ou pour une personne de votre entourage, ces outils peuvent aider à mieux voir, mieux comprendre, et mieux agir.
🌀 L’ennéagramme : une clé pour comprendre les dynamiques de personnalité
L’ennéagramme est un modèle de personnalité fondé sur 9 grands types, chacun structuré autour d’une peur fondamentale et d’une compulsion intérieure. Là où les classifications cliniques parlent de « troubles », l’ennéagramme explore les motivations inconscientes et les mécanismes de défense qui façonnent nos comportements.
Dans le cadre des troubles de la personnalité, l’ennéagramme permet de :
- Comprendre le “pourquoi” derrière les réactions extrêmes (colère, retrait, manipulation, dépendance…)
- Identifier les peurs et blessures d’origine qui alimentent les schémas rigides
- Mettre en lumière les ressources potentielles de chaque profil, au-delà du trouble
- Favoriser un chemin de développement et de rééquilibrage
Il ne s’agit pas de poser une nouvelle étiquette, mais d’ouvrir une voie de conscience et de transformation, en complément d’une approche thérapeutique ou d’un diagnostic clinique.
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🧩 Ennéagramme et troubles de la personnalité : l’apport de Claudio Naranjo
Claudio Naranjo, psychiatre chilien et figure majeure de la psychologie humaniste, a largement contribué à faire le pont entre l’ennéagramme des personnalités et les troubles de la personnalité décrits en psychopathologie. Dans son ouvrage phare « Caractère et névrose », il propose une lecture profonde des 9 types de l’ennéagramme comme autant de styles défensifs façonnés par des blessures précoces et des mécanismes de survie. Pour Naranjo, chaque type n’est pas seulement un profil comportemental, mais le reflet d’un nœud psychologique, pouvant évoluer vers la santé ou, au contraire, vers des formes plus rigides et souffrantes proches des troubles de la personnalité décrits en clinique. Cette approche nuance la vision de l’ennéagramme en y apportant une dimension thérapeutique puissante : connaître son type, c’est aussi mieux comprendre ses schémas, ses blessures, et ouvrir un chemin vers la transformation intérieure.
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