Psychanalyse ou psychologie de la motivation

Psychanalyse ou psychologie de la motivation

17 septembre 2018 psychologie 0

Psychanalyse

Psychologie de la motivation de Paul Diel (Psychologue et philosophe) – 1948

La méthode d’investigation employée dans cet ouvrage est introspective. Toutes les réactions psychiques extérieurement observables ont des causes intérieures : les motifs. On peut observer les réactions, les mesurer, les provoquer par des tests, les interpréter (approches psychométriques) et obtenir des résultats précieux. Mais on ne comprendra pas intimement la vie psychique sans étudier les causes intérieures.

La psyché se distingue de tous les autres objets de la recherche scientifique. Elle est le seul « objet » non entièrement définissable par ses manifestations apparentes.

La Psychologie

La psychologie contemporaine est une réaction contre une psychologie introspective qui n’était basée sur aucune méthode. Pourtant la psychanalyse a ouvert la porte du subconscient. N’est-ce pas un phénomène le plus naturel et sur lequel tous les rapports interhumains et sociaux sont basés ? La physique n’est-elle pas une création de la pensée ?

D’autre part, tous les rapports humains, les sympathies, les amours et les haines, sont fondés sur la fonction inconsciente de l’introspection projective. Dans ces conditions, les symptômes psychopathiques apparaissent lorsque cette introspection est déréglée, angoissée, est devenue interprétation fausse. Le sujet projette cette interprétation fausse de lui-même sur les autres. En bref il interprète faussement les actions et les intentions d’autrui.

La théorie

Fausses motivations

L’homme a la capacité de valoriser ses désirs. Ces désirs valorisés deviennent les déterminantes intimes des réactions, les motifs. La valorisation peut être juste ou fausse. L’homme ne veut souvent pas se rendre compte de sa fausse valorisation. Il la justifie faussement et en la dérobant ainsi au contrôle conscient, il la rend subconsciente, elle devient fausse motivation.

La psychanalyse s’étend à toutes les manifestations extraconscientes. A vrai dire non seulement aux symptômes psychopathiques, mais également aux rêves et même aux expressions de l’extraconscient ancestral et collectif, les mythes. Elle se sert d’associations appelées libres, et intuitivement interprétées. Ces associations sont des expressions subconscientes au même titre que les symptômes. Du reste, il est clair que l’interprétation, tant qu’elle demeure purement intuitive, risque de se perdre en spéculations.

Introspection

Les événements ne sont devenus traumatisants qu’en raison de la fausse valorisation du sujet. Ce qui leur a permis successivement de constituer et de renforcer la déformation psychique. Parce que la fausse valorisation, la fausse motivation sans cesse exercée et renouvelée, est devenu un résidu habituel qui transformera toujours plus facilement chaque événement désagréable en traumatisme.

Au fond, la vraie méthode explicative est une sorte d’introspection, qui, seule, rend l’observation clinique féconde. Mais ce n’est qu’à l’aide de la compréhension de sa propre motivation qu’il devient possible de comprendre la motivation d’autrui.

Il sera fait usage dans ce travail d’une 3ème méthode : de l’intuition.

Les désirs élémentaires

Les désirs sont une tension énergétique (comme la Force en Physique), une tension intérieure. Plus les désirs se multiplient, plus grande devient la nécessité vitale de les ordonner afin qu’ils ne dérangent pas mutuellement. Les désirs élémentaires ne peuvent être ordonnés que par une fonction de comparaison et donc de jugement.

La valorisation introspective a tendance à supprimer les désirs nocifs. Ainsi ce connexe harmonieux en voie de formation est le moi conscient. Les désirs passagers, valorisés, deviennent des intentions durables, des motifs constituant le caractère.

Les désirs élémentaires sont transformés par le travail intérieur en pensée. L’affectivité aveugle des désirs se différencie et constitue la vie des sentiments affinés et multipliés. La tension énergétique elle-même devenue consciente et contrôlable, se mue en volonté.

Les désirs faussement motivés, exaltés et survalorisés se transforment en faux motifs durables. Faux motifs qui du fond du subconscient obsèdent l’individu. L’énergie incontrôlée fait explosion sous la forme de symptômes : la maladie de l’esprit.

Le lien entre le monde extérieur et le monde intérieur permet de passer à un désir évolué, spiritualisé.

La force vitale

L’excitabilité n’est qu’un autre mot pour la force vitale. La maîtrise des excitations n’est qu’un autre mot pour liberté.

La formation de la psyché préconsciente

La Force vitale ne s’est pas encore divisée en 2 pôles dialectiques : l’excitabilité et la réactivité. Tant que la réaction réflexe n’est pas dérangée par un obstacle qui empêche la satisfaction immédiate, aucune tension énergétique ne peut se créer. Le désir essentiel et évolutif ne peut se manifester sans l’obstacle et sa souffrance. L’excitation retenue conditionne une tension énergétique vers la satisfaction future, vers la réaction capable d’éliminer l’obstacle et de saisir (ou de fuir) l’excitant. La rétention involontaire de l’excitation – premier pas évolutif – évoluera vers la rétention patiemment voulue. Elle deviendra intention motivante, capable d’attendre le moment propice pour l’action de choix. Le réflexe doit devenir réflexion.

L’obstacle, lorsque il ne peut plus être contourné par un détour spatial, lorsque son « problème » ne peut trouver une solution dans le monde extérieur et par le mouvement extérieur, exige le mouvement intérieur, le détour évolutif à travers la psyché. La prudence devant l’obstacle devient peu à peu réaction instinctive des espèces animales. Chez l’homme, la prudence inconsciente, devenue prévoyance intellectuelle. La vie de l’homme est caractérisée par le fait qu’à la mémoire émotive et organique de l’animal, s’ajoute la mémoire consciente et individuelle.

Les désirs et la pensée, les réactions impulsives et l’action motivée demeurent légalement et causalement liés. De fait cette liaison légale, cette causalité interne, est la MOTIVATION.

Pour comprendre la réaction interne, le travail intrapsychique de la psyché consciente, il faut donc introspectivement déceler la motivation.

La formation de la psyché consciente

La tension affective, le désir, est la forme la plus primitive d’énergie de la psyché consciente.

Le désir possède, comme la Force en physique, une direction et une intensité. Il est une force contrôlable qui inclut la possibilité du choix. Mais la multiformité de l’excitant et de l’excitation retenue, des désirs, et le choix qui permet l’adaptation à cette multiformité, comportent un grand danger : la possibilité de l’erreur.

L’intellectualisation ne prévoit que les moyens de réalisation, les moyens de vaincre l’obstacle. Elle ne juge pas s’il est vraiment adéquat au sens de la vie.  D’ailleurs la spiritualisation et la sublimation des désirs dont l’intellectualisation n’est qu’un premier degré.

L’esprit cherche l’adaptation au sens de la vie. L’esprit pratique, la raison, tente de freiner, de contrôler par ses jugements de valeur les représentations de but. A l’esprit pratique correspond l’esprit théorique, le raisonnement. Ce qui dans la pratique de la raison est implicite, devient explicite par le raisonnement. C’est pourquoi le raisonnement est une forme de satisfaction du désir essentiel. Ainsi il cherche la joie de la connaissance, la vision de la vérité. La réalité extérieure, sensoriellement perçue, et de la réalité intérieure, affectivement vécue (vision et expérience) se complète nécessairement.

Désirs et réalité

Souvent l’effort intérieur suscitera l’espoir, la promesse, la certitude, que l’obstacle sera surmontable à un moment donné. La certitude de la satisfaction future peut devenir source d’un plaisir imaginatif qui se substitue en partie au déplaisir réel du désir insatisfait. L’imagination malsaine ne joue pas seulement avec les désirs en les enchaînant, mais encore avec l’espoir de réalisation.

La maladie psychique est l’incapacité de rétablir l’équilibre entre le désir et la réalité.

Le remède réside en un changement de la réalité extérieure à l’aide de l’intellect. Ce remède est un travail intérieur. C’est à dire la compréhension de l’inchangeable de la réalité et la dissolution du désir : l’acceptation de la réalité.

Déformation de la psyché consciente

La coulpe vitale

La cause de la déformation psychique est l’exaltation de l’imagination. L’angoisse essentielle s’exalte et devient obsédante. La vanité est la forme la plus dangereuse de l’imagination exaltée. La nervosité est la conséquence de l’insuffisance vitale (coulpe) masquée par la suffisance (vanité). La coulpe vaniteuse est commune à toutes les manifestations diverses de la maladie psychique.

La psychanalyse constate la coulpe, mais elle l’interprète sexuellement. L’occasion ne manquera pas de revenir sur cette différence fondamentale.

Se sentir coupable, c’est être mécontent de soi-même : c’est vouloir être un autre que celui qu’on est en réalité. Au fond c’est se renier soi-même. Dans ces conditions, c’est le premier stade conduisant vers la destruction personnelle.

L’homme qui s’aime vaniteusement, le nerveux, devient pour lui-même une idole obsédante à laquelle il se voit contraint de sacrifier son moi réel. La libération perverse, la banalisation, est le faux idéal du nerveux, contrecarré par l’autre faux idéal : l’exaltation sublime. Le nerveux reste dans l’indécision entre ces 2 faux idéaux.

La banalisation

Dans la banalisation, la destruction du désir essentiel est plus complète encore. Ainsi le désir essentiel n’est pas convulsé mais dissous. En d’autres termes, la coulpe vaniteuse n’est pas refoulée, elle est étalée. en fin de compte, la banalisation consiste en l’exaltation exclusive des désirs matériels et jouissance corporelle.

L’homme normal est l’homme qui sait suffisamment maîtriser les excitations de la vie. Il sait réaliser les désirs sensés sans les exalter. Il sait accepter l’inchangeable. Éprouver la satisfaction de la vie, de la joie.

Il est 2 différentes réactions face aux dangers du monde : l’effort pour changer le monde extérieur selon ses désirs, ou bien l’effort de l’accepter, c’est-à-dire de changer les désirs. Les 2 réactions sensées sont l’intellectualisation. L’intellect est tourné vers le monde extérieur : il cherche l’utile ; l’esprit est tourné vers le monde intérieur : il cherche le sens.

On peut dire que l’homme est extraverti ou introverti (Jung). La déformation de l’introversion spirituelle est la nervosité (exaltant l’introversion). La déformation de l’extraversion intellectuelle est la banalisation (exaltant l’extraversion).

La nervosité

Chaque défaillance exige une excuse, une fausse justification. D’autant plus ingénieuse que la défaillance est évidente. Le souci de se justifier menace de devenir une préoccupation constante, accaparant toute l’énergie. L’idée fixe d’avoir à être parfait demeure le plus inavouablement cachée, surchargée de honte. Honte qui est la cause de la justification obsédante.

La fausse motivation

A l’aide de la pensée affective, l’homme arrive à prouver ce qu’il désire. Chez la plupart des hommes, les formes supérieures de pensée, l’intellect logique et l’esprit valorisant sont à peine développés. En d’autres termes ils ne pensent qu’affectivement. Il serait vain de parler à la foule logiquement. Elle ne comprend que la pensée affective. Ainsi déguisées en arguments, les pensées s’exaltent jusqu’au fanatisme et forment la matière des querelles incessantes qui dévastent la vie.

Le trait commun aux nerveux est d’être le meilleur dans un domaine quelconque, ou paradoxalement, le plus mauvais. Etre le plus fort, la plus belle, ou le plus modeste, le plus malheureux. Le nerveux ne se rend souvent même plus compte qu’il se sent coupable. Cette retransformation des tourments coupables en pseudo-satisfactions vaniteuses est une première tentative de prolonger le mouvement du refoulement. Le but du refoulement est de se fournir une preuve d’innocence. Si la tâche vaniteuse, car irréalisable, ne parvient pas à prouver l’innocence, exaltant la culpabilité, un seul moyen s’offre dès lors pour s’échapper à cette culpabilité exaltée : la projection de la coulpe sur les autres. Ainsi si le nerveux ne parvient pas à réaliser sa tâche imaginée, la faute n’est jamais sienne.

Le nerveux est souvent d’une religiosité exaltée et scrupuleuse ou il est militant fanatique de partis politiques. L’amour sentimental excessif, l’amour exalté de l’humanité, l’idéalisme exalté qui remplace le vrai idéal de la vie, n’est qu’un prétexte pour nourrir l’amour exalté de soi-même, la vanité.

Par la fixation obsessionnelle et symbolique de la fausse motivation, la déformation nerveuse s’aggrave et devient maladie manifeste : névrose.

La névrose

La maladie manifeste, la névrose, éclate lorsque la fausse motivation ne suffit plus à refouler la coulpe vitale. Un cercle pervers ne cesse point de se former et de se reformer. En fin de compte, elle se renforce entre les 4 tendances de la fausse motivation. La  culpabilité, la vanité, l’accusation et la sentimentalité.

Plus le nerveux convulse ses forces, plus l’illogisme de sa vanité devient manifeste. Sa vanité, sans cesse contredite par ses faiblesses, risque de devenir évidente aux autres, mais aussi à soi-même. Le cercle vicieux de la fausse motivation ne suffit plus à refouler la coulpe toujours croissante. Elle fait explosion, mais toujours masquée, sous la forme irrationnelle du symptôme névrotique. Soit par des convulsions (agitation ou parésie) soit par des convulsions symboliques de la pensée (interprétation morbide).

La névrose se distingue de la simple nervosité par 2 faits capitaux :

1) La pensée affective perd graduellement sa structure quasi intellectuelle

2) Le symptôme n’est plus uniquement une expression psychique, il peut devenir infirmité physiologique (somatique).

Dans l’enfance, des désirs insatisfaits, à cause de leur insatisfaction ou de leur satisfaction trop facile, ont acquis la tendance à s’exalter.

Le nerveux finit par anticiper anxieusement les contrariétés et son indignation impuissante devient superstitieuse.

Les différentes convulsions physiologiques et psychiques : parésies, agitations, convulsion des organes internes et le trouble fonctionnel associé, tics, les phobies et les obsessions.

L’angoisse par nature déclenche une perte momentanée de la présence d’esprit et l’automatisme des réactions inconscientes.

Formes de névroses

Les 3 grandes formes de névroses sont : l’hystérie, la psychasthénie et l’obsession.

Le degré le plus avancé de la déformation psychique, la psychose, ne se manifestera pas sans une période d’incubation plus ou moins longue, sans être précédée par des symptômes névrotiques.

La psychose

Il faut distinguer les psychoses organiques (blessures, intoxications, drogue, fièvre …) et les psychoses fonctionnelles. Le trait commun de ces 2 groupes est l’état hallucinatoire et délirant. Il y a obnubilation et dislocation du moi conscient, et perte plus ou moins complète de la réalité.

Le sommeil nocturne est accompagné d’un état hallucinatoire et délirant, le rêve.

Dans les psychoses organiques ne sont exprimés que des désirs et des angoisses simples, et points des désirs et des angoisses exaltés et faussement motivés.

A cause de l’autohypnose devenue constante, la fonction la plus lucide, la pensée elle-même se trouve atteinte.

La psychose se distingue de la névrose par le fait que la fausse motivation ne déforme plus seulement la vie des sentiments, mais également la fonction intellectuelle et spirituelle, précisement la fonction qui valorise les désirs.

La banalisation

Dans l’état de banalisation, les désirs exaltés (matériels et sexuels) ne sont pas refoulés, mais vaniteusement étalés, banalement réalisés.

La banalisation n’est pas diagnostiquée comme état psychotique.  En effet, il ne suffit pas d’avoir de bonnes intentions. En réalité, il s’agit de surveiller journellement les mauvaises intentions, les faux motifs.

La banalisation est le contraire de la surtension nerveuse, elle est la sous-tension du désir essentiel, de l’élan vital, de l’énergie psychique. Ainsi la joie de la vie perd de son attrait. En somme pour lui le sens de la vie consiste à pourchasser la réalisation de ses désirs multiples.

La nervosité tente de satisfaire les désirs multiples par l’imagination ; la banalisation essaie de les satisfaire par la réalisation. La perversité se prend pour une prouesse. Le banalisé ne cherche plus que le succès extérieur. En imposer et s’imposer aux autres, les dominer et les soumettre à ses désirs multiples. En d’autres termes, les buts de l’arrivisme banal sont la possession matérielle, l’argent et la position sociale.

La morale est immanente à la vie sans aucune autre implication que celle de l’équilibre et de l’harmonie.

Les pulsions

Il existe 3 organes, dont l’appétition pousse l’organisme à cherche satisfaction dans le monde extérieur : l’estomac, le sexe et le cerveau. Ces 3 fonctions forment les pulsions élémentaires. Les instincts sont la manière de satisfaire les pulsions.

On trouve la pulsion de conservation, la nutrition, et la pulsion de conservation de l’espèce, la propagation.

Comme tel, l’amour est avant tout un besoin d’autosatisfaction et, par là même, une forme d’égoïsme à distinguer de l’égocentrisme. L’amour sentimental, par contre, exigeant l’abandon de l’ego au profit de l’alter, n’est en vérité qu’une fermeture égocentrique, une fausse promesse de satisfaction, une tâche vaniteusement exaltée.

Par ailleurs, il existe une 3ème pulsion, la pulsion d’orientation, ou spirituelle, aboutissant à l’esprit prévoyant et valorisant. Une pulsion de l’évolution de soi-même et de l’espèce (qui aboutit à se faire une image du mystère, mythiquement nommé Dieu). Son propre besoin d’orientation à l’égard du sens de la vie et de projet moral. Les divinités des mythes sont imaginés comme surveillant les hommes. Pour cette raison, elles les récompensent et les punissent.

La pulsion de nutrition en s’élargissant devient pulsion sociale ou matérielle (l’intérêt social). d’autre part, la pulsion de propagation s’élargit et devient la pulsion sexuelle (l’amour).

La vie humaine est l’ensemble des 3 besoins (corps, âme et esprit) ou – ce qui revient au même – des 3 pulsions élargies (sociale, sexuelle, spirituelle) [note @Prisme : à traduire avec une définition « sociale » bien différente en 2018 par « matériel », « sexuelle » et « sociale ». A rapprocher des 3 sous-types de l’ennéagramme].

La coulpe vitale

A cet égard, la coulpe vitale, cause initiale de la fausse motivation, indique que les pulsions élémentaires sont insuffisamment élargies. Ainsi il se manifeste des régressions vers la vie inconsciente, vers l’impulsion primitive, réclamant la satisfaction immédiate. Dans cet état de régression égoïste, dont le premier signe est l’exaltation de l’imagination, se perd le respect, l’estime tant de soi-même que des autres. L’homme se banalise. Puis les désirs exaltés se transforment en angoisse. En définitive l’homme devient nerveux.

Il se crée une tendance héréditaire à la culpabilité, ranimée et développée dans la psyché de chaque enfant par les défenses parentales qui transmettent à chaque nouvelle génération les règles du jeu social.

S’il est vain d’attribuer l’origine de la coulpe aux conventions sociales, il n’est pas moins vain de chercher l’origine de la coulpe de préférence ou uniquement dans le détraquement de la pulsion sexuelle. En fin de compte il est regrettable que la psychanalyse commette cette erreur.

L’harmonie entre les pulsions élargies, l’idéal, ne peut être approchée que dans la mesure où la pulsion sociale (matérielle) et la pulsion sexuelle sont contrôlées par la pulsion spirituelle, avec une même direction, sans conflits vains.

L’application thérapeutique

Le calcul psychologique

Chaque qualité psychique (de la fausse motivation) est susceptible de se dégrader en une forme vaniteuse, une forme coupable, une forme sentimentale et une forme accusatrice.

La patience se décompose en patience exaltée ou impatience exaltée (vers soi-même et les autres). Mais aussi confiance et méfiance. Ou amour et haine…

 

 

Projection sur autrui des ressentiments vaniteux ou coupables

La cause réelle étant la coulpe vaniteuse, le fait que l’esprit humain est entaché du mensonge justificateur. Le nerveux se prend sentimentalement en pitié parce que les autres sont aveugles pour sa valeur imaginée. Mais il n’est pas estimé parce que lui-même ne sait pas estimer, parce qu’il dévalorise sans cesse les autres ou les accuse continuellement.

Les motifs faussement agissants s’expriment par des gestes et des intonations, expressions non point logiques, mais psychologiquement significatives. Comprises de subconscient à subconscient, ces expressions suscitent des sympathies et des antipathies inexplicables.

Le besoin naturel d’estime, lorsqu’il est exalté, exalte le combat pour la position sociale et la possession des biens matériels.

L’analyse

Le but de l’analyse est de rendre l’analysé capable de supporter la culpabilité au lieu de la refouler. Mais seul un désir plus fort que l’ensemble des désirs multiples, seul le désir d’auto-harmonisation authentique et personnelle, est à même de créer des motifs sublimes.

Le subconscient se distingue du fonctionnement conscient par l’expression illogique et symbolique et par le caractère obsessionnel de la tension énergétique. Il importe donc de déceler et de dissoudre ces motifs obsédants, afin d’obtenir une réaction pondérée.

Pour guérir le malade, il faut lui prouver la véracité du calcul psychologique. Il sera contraint à revivre réellement cette souffrance qu’il voulait s’épargner imaginativement.

Le banalisé, euphoriquement content, ne souffrant pas de son insuffisance, n’éprouve jamais assez fortement l’intention de changer sa vie.

Le contact

Culpabilité : Le malade connaît sa culpabilité, non pas d’une manière consciente et logique, mais sous la forme de sa souffrance exaltée.

Accusation : il ne s’agit pas seulement d’empêcher l’analysé de projeter sa faute sur l’ambiance actuelle, mais aussi que la faute ne soit pas projetée dans le passé (dans l’enfance, sur les parents).

Sentimentalité :  plus le traitement avance, mieux le malade se libère de sa haine et de son accusation. Il refoule moins, il projette moins, il accuse moins. Le rsique est que la sentimentalité redevienne vanité

Vanité : la résistance même si elle prend forme d’accusation et de sentimentalité, n’est autre chose que la vanité. La thérapie avance à mesure que l’analysé arrive à pouvoir contrôler lui-même l’exaltation de son espoir (de guérison) et donc le danger de la rechute.

Le rêve

La résistance vaniteuse est concentrée dans l’expression de la vie extraconsciente : le rêve.

La possibilité d’une traduction des rêves est l’une des plus grandes découvertes de la psychologie. Au fond, cette découverte est le mérite de la psychanalyse. Cependant, la psychanalyse affirme que la clef de traduction des rêves est la compréhension de la symbolisation sexuelle. En dépit de l’interprétation sexualisante, la psychanalyse contient la vraie cause de la maladie psychique : la fausse motivation. En final, tous les rêves contiennent comme seul et unique thème de symbolisation le conflit des motifs.

Le trauma

Attention, textes et concepts de l’auteur qui peuvent être violents ou choquants et non cautionnés par @prisme,  même si certainement  l’époque (1948) explique en partie ces propos.

L’évènement désagréable est une réalité ; le trauma est une imagination. Ainsi le trauma est l’excuse du malade. en d’autres termes le milieu n’est traumatisant qu’en fonction d’une psyché faible ou affaiblie. La psyché de l’enfant est faible, et, pour l’enfant, le milieu familial et les réactions faussement motivées des parents deviennent un traumatisme réel.

Ensuite il est des êtres tarés, qui, dès leur naissance, se placent en dehors de la responsabilité. Puis en dehors de la dignité humaine.

L’essentiel n’est pas de défouler les traumatismes passés. En revanche l’essentiel est de défouler la coulpe vitale, toujours actuelle.

Egalement l’homosexualité est elle-même un symptôme qui exige analyse et explication.

 

 

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