1 avec 1 = Tout, le retour à l’essence à travers l’Ennéagramme Essentiel et le Coaching Essentiel
L’Ennéagramme Essentiel et le Coaching Essentiel.

Par Cris Bolívar (Septembre 2015, révision Avril 2020)
Traduit avec autorisation à travers le Réseau Mondial de l’Ennéagramme (WEN), par fred Lacroix
Peu importe à quel point vous sentez que votre vie vous a blessée, ne limitez pas votre sensibilité, apprenez simplement à prendre soin de votre enfant intérieur et à vous aimer.
Transformez votre douleur en plénitude de l’être.
Le problème qui inquiète le plus les humains est la souffrance, le malheur, la douleur. Nous avons toujours cherché à comment être heureux.
L’ego essaie, il a ses stratégies pour nous protéger de la douleur, mais s’il prend le pouvoir (dans la mesure où il réussit), il finit paradoxalement par nous mettre sur le chemin de la souffrance, ce qu’il essayait justement d’éviter.
Par conséquent, la sortie en est une autre, c’est de la transcender. L’ego nous protège mais ne prend pas soin de nous. Ainsi le chemin passe par prendre soin de nous, guérir notre blessure, amorcer un processus basé sur l’amour et l’exhaustivité afin de transformer notre ego en notre talent-don.
C’est le sujet de cet article.
Ainsi que comment faciliter ce chemin dans un processus de coaching.
Avec L’Ennéagramme Essentiel
La loi du 1
Comme l’explique Abdul Karim Baudino dans son livre «L’Ennéagramme soufi», il y a la loi du 1, où 1 représente le centre, l’identité, l’essence, par opposition à la décentralisation, qui représenterait l’identification avec l’ego.

Le centre étant en lui-même, il est fixe, tout le reste repose sur cet axe. Dans l’Essence nous sommes au centre, dans l’Ego, nous sommes décentrés.
La loi du 1 est la loi de l’amour. Le pouvoir d’attraction que chaque Essence exerce sur elle-même. Il représente le principe unificateur, l’acceptation.
On peut donc déjà imaginer que la sortie de la souffrance passe par un état centré sur soi-même, bien sûr, au contact de son être, de son sens, de sa sagesse.
Le problème est que nous sommes décentrés et essayons, même à l’âge adulte, de répondre aux attentes des autres. Nous avons appris que, appliquant ce que l’Autre nous dit d’être, tout ira bien, nous ne ressentirons plus de douleur. C’est le monde de l’Ego. Mais ce n’est pas comme ça, au contraire, la blessure que protège l’ego finit par être touchée, c’est inévitable. Et plus on essaie de l’éviter dans la peur, plus ça nous met dans un piège d’aliénation et de souffrance.
L’Autre a créé notre blessure, mais aucun Autre ne peut la guérir.
L’Ennéagramme Essentiel
Le monde à travers l'ego
Pourquoi ne pouvons-nous pas rester concentrés sur l’exhaustivité de notre essence? Pourquoi nous consacrons-nous à l’ego? Parce que l’ego, qui est une structure psychologique défensive de l’adaptation sociale, essaie de nous protéger de la douleur, de la douleur de notre blessure originelle.

figure 2
Mais, comme nous l’avons dit, l’ego ne prend pas soin de notre blessure et ne la guérit pas. Il essaie seulement de la protéger. Et il le fait par le jugement, la non-acceptation, le non-amour, en prenant sur soi … et donc par la décentralisation. La déconnexion avec l’être essentiel que nous sommes et que nous ne pouvons accepter de par notre critique intérieure, allié à l’ego afin de garder ses règles, nous répète ce que l’Autre (le gardien principal avec lequel j’établis les liens de dépendance) « installé » en nous : « Ne soyez pas comme ça, soyez comme ceci, vous devez être … pour … ». Et il nous nie, nie notre vulnérabilité en la remplaçant par une fausse identité qui vient recouvrir la blessure, mais pas la soigner. (Voir la figure 2).
L’ego dit: – Ne t’inquiète pas enfant,… je m’en occupe.
Ensuite, il construit le château, élève les archers, construit la fosse, installe les canons …
L’enfant enfermé dans le château commence à être seul, isolé et veut partir … et l’ego dit:
-Non !!!!, tu te tais, reste tranquille, reste là-dedans, je fais déjà front au monde.
L’ego, dans sa tentative de protéger notre vulnérabilité, notre enfant intérieur blessé, oublie son propre moi. Il s’aliène pour s’adapter à un Autre dont, dans notre petite enfance, nous avons eu besoin pour survivre. L’Autre impose notre besoin et ouvre un trou, un vide, un espace de non-être qui est la blessure.
La blessure est le sentiment d ‘«absence de», de vivre à travers le manque d’être, dû à la construction que j’ai faite de moi-même.
En ressentant son vide, la peur de ce vide et la douleur qu’il produit, le besoin se fait sentir de le combler. Par la recherche du quoi (passions), à travers des réponses rapides et automatiques (fixations) qui, ayant été adaptatives dans leur origine et gagnantes parfois, conduisent à renforcer l’ego qui, paradoxalement, en étant fortifié générera plus de souffrance. C’est comme si j’avais un verre vide avec un trou en dessous (blessure). Peu importe à quel point nous voulons le remplir, nous ne pourrons pas le faire tant que nous n’aurons pas vraiment réparé le trou. Tant que nous n’aurons pas accepté que nous sommes des êtres humains, vulnérables, limités et imparfaits. Pas accepté que tout est bien et parfait en soi-même.
L’Ennéagramme Essentiel
Comment l'ego est-il structuré?
Nous venons au monde avec une essence, avec un noyau et des possibilités d’être. Parmi lesquelles nous sommes des êtres vulnérables, à moitié réalisés neurologiquement parlant. Des êtres linguistiques, symboliques. Des êtres avec un système limbique, d’une expérience émotionnelle de pur plaisir-douleur. Et avec cela nous avons atterri dans un monde qui est tout sauf parfait ou qui est parfaitement imparfait, comme nous préférons. Je vis la douleur, l’impuissance, la solitude, la faim … je ressens. L’Autre dont je dépends totalement, répond comme il peut et comme il sait, m’imposant (dans un langage symbolique) et me laissant dans la dépendance.
Ainsi apparaît la blessure, un vide, quelque chose qui ne se construit pas, un sentiment de manque que seul l’Autre peut combler dans la mesure où nous répondons à sa demande.
“Si tu es bon, je t’aimerai”, “si … alors …“.
Que chacun y mette son conditionnel, dans une attente, une demande de se sentir soigné, protégé, aimé … et de ne pas ressentir ce vide redouté et la douleur qu’il entraîne.
La peur apparaît à partir du pur système limbique. Le système limbique fonctionne de manière très diffuse. Tout ce qui est similaire à ce qui a généré la douleur le fera réagir en quelques secondes. A partir de la blessure, le déclencheur activera la peur de la douleur et l’ego entrera en action. Que ce soit une réponse sage ou non, par réactivité, une manière primaire et nécessaire qui se produit dans notre petite enfance, avec les limitations neurologiques de cette période. Limites insuffisantes et souvent problématiques à l’âge adulte. De cette manière, tout au long de notre vie, il y aura un certain déclencheur qui, bien que n’étant pas la cause de la blessure, produira la même douleur. Pourtant il nous semblera bien qu’il en est la cause. Nous le percevrons comme un réel danger alors qu’il ne s’agit que d’un fantôme.
Ce n’est jamais le doigt qui fait mal, mais la blessure vers laquelle il pointe.
Et pour nous protéger de cette douleur, nous allons progressivement construire notre ego, notre personnalité et notre fausse identité. Un filtre qui nous déforme et déforme la réalité. Un filtre nourri par la peur qui nous désharmonise, qui désintègre la complétude initiale de notre Être. Et sans nous en rendre compte, nous traversons la vie avec un certain degré standardisé de névrose, de psychose et de schizophrénie.
Parmi toute cette essence de possibilités d’être dont nous avons le potentiel, tout l’orchestre que nous sommes, nous mettons dans l’ombre certaines de ces possibilités d’être. Pour rester avec celles que l’Autre nous a «indiquées» comme valables à travers les expériences de plaisir et de douleur qui se sont renforcées par le langage.
Et nous devenons désalignés. Nous nous décentralisons de notre Être pour nous identifier avec l’Être que nous devons être et que nous finissons par croire que nous sommes. L’idéalisation apparaît et la demande en soi pour accomplir cette idéalisation. Et plus nous croyons que nous sommes notre ego, niant d’autres possibilités d’être, plus nous devenons minuscules. Je ne m’aime pas, je ne m’accepte pas, je m’exige, je me refuse, je m’attaque, je me trahis, je m’abandonne. Puis je demande aux autres de faire tout ce que je ne fais pas pour moi. Prendre soin de moi pour moi, m’aimer pour moi, me respecter pour moi, me protéger pour moi …
Et ainsi, de plus en plus déconnectés de notre essence, de notre potentiel, de la vulnérabilité. De plus en plus piégés dans la dépendance de l’Autre pour me donner ce que je ne sais pas me donner. Nous entrons dans une coquille qui nous rigidifie, nous limite et fait de nous des victimes de notre ego.
Nous sommes qui nous sommes,
des êtres profondément humains, vulnérables, limités,
qui savent à peine quoi que ce soit. Ainsi nous sommes pris au piège dans nos esprits.
La connaissance de soi fait de nous des êtres limités,
et c’est ce qui nous ouvre à la grandeur de l’être et à ses possibilités.
L’Ennéagramme Essentiel
Passer du dupe au sapiens
La sortie est sur le chemin où l’on prend soin de soi, du grec epimeleia heautou.
Epimeleia est une attitude de relation avec soi-même, avec les autres, avec le monde, un regard sur ce que l’on pense et une manière d’être. De l’Oracle de Delphes nous connaissons la formule “connais-toi toi-même” (gnothi seauton). Mais, en réalité, elle était toujours accompagnée de “prendre soin de soi“, où la connaissance de soi était un cas particulier de soins personnels: le epimeleia.
Le dupe ne s’aime pas, il s’ignore. Il ne s’aime pas parce qu’il ne se connaît pas et il ne se connaît pas parce qu’il ne s’aime pas. Il a besoin de se connecter avec sa sagesse intérieure, avec sa capacité à s’aimer par humilité dans la complétude de l’être, c’est-à-dire passer du dupe au sapiens.
Grandir spirituellement, c’est générer des liens d’amour avec soi-même.
C’est ainsi, comme nous le verrons plus loin, ce que propose le Coaching Essentiel. Quel que soit le niveau de conscience dans lequel se trouve le coaché, le travail est de l’accompagner à son prochain niveau d’acceptation de lui-même. De prendre soin de soi, de transcender l’ego et le transformer en son talent-cadeau, se reliant à sa sagesse intérieure, guérissant la blessure.
L’Ennéagramme Essentiel
L’ego sera toujours.
L’ego a peur que vous ne le dépassiez, qu’il ne puisse pas vous protéger, que vous l’effaciez, mais c’est impossible.

La seule chose que vous pouvez et devez faire est de le remettre à sa place, en apprenant à veiller sur vous.
Et puis un miracle se produira …
L’ego deviendra votre cadeau et au lieu de vous dominer, vous serez l’artiste de votre propre vie, en utilisant ses couleurs et sa lueur lorsque vous le déciderez.
Comment apprenons-nous? Comment démarrer le processus de transformation?
“LES 3 BOLS”.
Une métaphore bouddhiste sur l’alchimie personnelle.

La blessure
Mais comment pouvons-nous guérir notre blessure?
La douleur émotionnelle nous montre où je dois prendre soin de moi. Au lieu de me protéger de plus en plus et de me déconnecter de moi-même (névrose), en essayant de tout contrôler. Au lieu que moi, l’autre, le monde, soient comme j’ai besoin qu’ils soient, ce que je peux faire, c’est abandonner le contrôle. Apprendre à vivre l’expérience de Etre, en relation avec moi-même, m’écouter avec compassion, humblement.
L’Ennéagramme Essentiel
L’effort de la passion et du flux nous fait grandir.
L’effort de la demande personnelle et du stress nous éclipse.
(figure 4)

On peut dire qu’il y a trois blessures qui correspondent aux trois grands problèmes existentiels humains. (Voir la figure 4)
Les trois nous affectent, mais un seul nous met vraiment en crise. Un seul de ces écarts existentiels est la base de notre ego. Et il essaiera de ne pas nous faire ressentir ce vide car ce dernier est douloureux pour nous.
La séparation essentielle se produit parce que nous essayons d’éviter la douleur dans l’un de ces trois problèmes existentiels et leurs blessures. Et cette séparation est précisément ce qui causera la confusion, l’ignorance de soi et de la réalité, et la souffrance. Le prix à payer est très élevé.
L’ego vit en permanence dans le manque,
l’Essence éternellement dans la plénitude.
Plus tard, nous verrons à travers l’Ennéagramme quelles sont les stratégies des différents types d’ego pour «couvrir» cette blessure.
Ainsi, selon la façon dont notre environnement primaire a été et la perception que nous en avons eue (subjectivation), un type de blessure ou un autre sera créé. Il est impossible de ne pas avoir de blessure, tout au long de notre petite enfance, à travers l’Autre et le langage qui génère le manque existentiel qui va structurer notre ego. De même, il est impossible de ne pas avoir d’ego. C’est notre mécanisme de survie en tant qu’humain. Nous y entrons d’une manière prédéterminée. Cependant, en sortir, le transcender, est une affaire de volonté.

Et les clés sont la confiance fondamentale et l’amour inconditionnel, envers soi-même, envers l’autre, envers le monde, envers la vie.
Lorsque nous guérissons notre blessure, l’harmonie intérieure refait surface, nous revenons en connexion avec notre présence enracinée, notre esprit calme et notre cœur ouvert. Cela nous permet de renouer avec notre sagesse intérieure et avec les idées saines de l’Ennéagramme.
Les 3 blessures
Cela concerne le somatique, le viscéral, le corps, le cerveau reptilien, l’instinctif et la fragilité.
Ce que nous avons appris, c’est que nous pouvons disparaître à tout moment, qu’il faut s’accrocher à la vie parce que nous sommes fragiles. Il faut s’accrocher, s’affirmer, marquer un territoire. Mais comme il y a une blessure d’affirmation de soi, cela devient surtout problématique, car on ne perçoit pas le pouvoir de le faire.
Le manque de sentiment de pouvoir de s’affirmer est lié avec le Faire, avec l’Action. L’émotion principale qui est en arrière-plan, manifestée ou non, est la colère, qui sert à fixer des limites. C’est une blessure qui se vit dans le besoin d’affirmation qu’on ne perçoit pas en soi.
De la blessure apparait un univers focalisé sur les limites et les tensions. Lorsque la blessure guérit, nous vivons dans une présence profondément enracinée.
L’Ennéagramme Essentiel
Cela a à voir avec la dimension mentale, la tête, le cortex, la pensée.
La blessure a été créée à travers l’expérience émotionnelle que la vie est difficile. La vie est menaçante, pleine de dangers et de difficultés auxquels je ne pourrai pas faire face, car il y a une blessure de confiance en moi.
De cette blessure, je n’ai pas confiance dans le pouvoir de faire face à cette vie difficile, problématique, complexe. Ainsi il est difficile de trouver son sens. Je ne me perçois pas avec les ressources personnelles pour y faire face et je ressens ce manque de capacités. Par conséquent, ce qui est vécu de manière diffuse et plus ou moins consciente est la peur. Il y a une tonnalité en fond d’anxiété.
Et ce que l’ego tentera de couvrir, ce vide existentiel, c’est une stratégie mentale. Où anticiper, contrôler, prédire, organiser, planifier, connaître ou éviter … ces menaces possibles pour qu’elles ne nous mettent pas en échec. Car nous sommes convaincus que nous ne pourrons pas y faire face.
De la blessure nait un univers focalisé sur les menaces à venir et la difficulté de se faire confiance pour y faire face.
Lorsque la blessure guérit, nous vivons d’un esprit calme, nous comptons sur notre orientation interne.
L’Ennéagramme Essentiel
Liée à la dimension émotionnelle, au système limbique, au cœur ou au cerveau émotionnel.
La blessure de l’amour est liée à l’expérience émotionnelle de ne pas être digne d’être aimé, de ne pas se sentir vu. Ainsi l’estime de soi ne s’est pas construite et donc l’amour sera recherché à l’extérieur.
Elle est orientée vers les liens, les relations, dans ce qu’il faut ressentir pour connaître la valeur que l’on a pour autrui. Comme mesure de soi-même, comment on devrait être, car on ne perçoit pas sa propre valeur ou la dignité d’être aimé qui est intrinsèquement attachée à tout être humain.
L’émotion principale est la tristesse qui produit la perte de la valeur d’être, de ne pas être digne d’être aimé.
A partir de la blessure, c’est un univers focalisé sur la difficulté à établir des liens d’amour et la douleur que ces liens peuvent engendrer.
Lorsque la blessure guérit, nous vivons à cœur ouvert et pouvons percevoir l’amour en tout.
L’Ennéagramme Essentiel
Voyons un exemple de tout cela …
Par exemple, imaginez que nous sommes licenciés, il peut y avoir des réactions différentes à cela. Il se peut que nous ne nous en soucions pas. Nous la percevons comme une situation compliquée, peut-être difficile voire inconfortable. Mais nous nous disons simplement qu’il va falloir chercher à nouveau un emploi et c’est tout. Même si nous n’avons plus de salaire fixe, si nous devons renoncer à la stabilité ou à certains conforts, cela ne nous met pas en crise. Pourquoi ?
Parce que nous avons peut-être une blessure d’amour (estime de soi) et que mon être ne s’est pas senti remis en question. Nous ne ressentons pas que nous avons été virés car nous n’étions pas comme nous devrions être (par exemple, ils ont fermé l’entreprise). Peut-être que cela nous agace ou nous dérange, mais cela ne nous fait pas de mal.
En revanche, la même situation pour quelqu’un avec une blessure de la vie (confiance en soi) le mettrait en crise. Car bien qu’il comprenne qu’il a été licencié indépendamment de lui, cela lui fait se sentir sans terre, sans sécurité. Il est touché dans sa capacité à faire face à une difficulté.
De même, si nous avons une blessure de la mort (affirmation de soi), je ne me concentrerai pas sur ma capacité à avancer. Je sais que je suis capable. Cela ne m’empêchera pas de dormir si j’ai été un bon collègue ou pas … Ce qui va m’affecter c’est me sentir faible. Par exemple qu’une injustice a été commise contre moi et je n’ai pas pu me défendre. Il y a eu un abus de pouvoir contre moi ou contre mes collègues. Dans ce cas, ce sera ce qui me touche vraiment et m’expose à ma blessure.
Souvent, il n’est pas facile d’identifier la blessure.
Par exemple un coaché dira: «Je ne veux pas être abandonné». On pourrait penser que c’est une blessure d’amour. Mais quand on demande ce qui se passe si on le quitte? Il répond: Je ne saurais pas quoi faire dans cette vie, je ne me sentirais pas capable de … On voit que ce qui existe réellement semble être plutôt une blessure de confiance en soi.
Les blessures et la réponse égotique dans l'approche de l'ennéagramme essentiel
Afin de comprendre les blessures et les ego qu’elles génèrent, il est utile de travailler avec l’Ennéagramme Essentiel. Ou l’approche philosophico-psycho-spirituelle de l’Ennéagramme de notre point de vue essentiel ou Essentialité.
Chacune de ces blessures, comme le montre le modèle de l’Ennéagramme, est couverte par l’un des trois types d’ego de chaque centre. Fournissant 9 types d’Ennéagramme, ce qui signifie 9 stratégies de protection des blessures. Ce sont 9 personnalités possibles qui, toutes ensembles, formeraient l’essence auquel revenir une fois que l’ego lui-même a été transcendé. (Voir la figure 6)
En fait, le 9 était pour les anciens Egyptiens, berceau de l’Ennéagramme, le symbole de la totalité.
figure 6

Le triangle central (triangle névrotique) de l’Ennéagramme serait formé par les trois blessures :
- La blessure de la MORT (affirmation de soi), dont le centre somatique est situé dans l’ennéagramme de type 9, qu’il partage avec l’ennéatype 8 et l’ennéatype 1;
- Celle de la VIE (confiance en soi) dans l’ennéagramme de type 6, qui partage ce centre mental avec l’ennéatype 5 et l’ennéatype 7;
- Et la blessure de l’AMOUR (estime de soi) dans l’ennéagramme de type 3 qui partage le centre émotionnel avec l’ennéatype 4 et l’ennéatype2.
Égotypes de la blessure de la vie, le centre mental (5, 6 et 7)
Les égos qui protègent contre le sentiment de blessure de la vie le font à travers des stratégies mentales, où la gestion du mental devient la difficulté. Si l’on ressent que d’une manière habituelle, il devient difficile de lire la réalité, de l’interpréter, ou que l’on entre dans une boucle mentale à partir d’une anxiété diffuse, il est possible qu’il y ait une blessure de vie en arrière-plan.
Il affronte cela, accepte que la vie soit difficile et compliquée. C’est pourquoi il se retire, essayant de rester dans une situation d’objectivité où les situations ne l’affectent pas pour découvrir de quoi il s’agit et y faire face. Il recherche la connaissance en profondeur. Il se met en retrait émotionnel pour pouvoir gérer dans l’objectivité, afin de faire face aux difficultés qui peuvent venir de la vie.
Son côté obscur est la cupidité, il a besoin de plus et de tout. Plus de ressources, il vit dans un sentiment de manque. De son côté doué ou lumineux, c’est-à-dire lorsqu’il est bien intégré, par l’intégration de tous les types d’ennéagramme, il serait le sage, qui voit les choses et peut les discriminer.
L’Ennéagramme Essentiel
Il essaie de répondre à sa peur fondamentale en cherchant des filets de sécurité. Car il ne croit pas en lui-même, il ne croit pas en sa capacité à décider sans se tromper. Ainsi il cherche des personnes ou des situations où il peut obtenir du soutien. Par exemple un partenaire qui sait, une famille, un club, une équipe, etc. De son côté obscur, il serait le lâche et de son côté positif, il serait le loyal, le coopérant.
L’Ennéagramme Essentiel
En présence de difficultés le 7 va aller dans un autre monde où il n’y a pas encore de difficultés. Car s’il reste dans celui-ci il croit toujours qu’elles l’atteindront à la fin. Ainsi il est toujours à l’affût d’un autre monde, par exemple le prochain parti, projet, relation, etc. De son côté problématique, il serait l’hédoniste, Peter Pan, qui ne débarque jamais, qui ne se matérialise pas. De son côté talentueux, il serait l’optimiste, étant un expert pour voir les possibilités qu’apporte la vie.
L’Ennéagramme Essentiel
Égotypes de la blessure de la mort, le centre somatique (8, 9 et 1)
Ces ennéatypes tournent autour de la blessure de l’affirmation de soi et de l’émotion de colère qui peut être extravertie, introvertie ou ambivalente selon le type d’ego. Ils essaient de couvrir le sentiment de manque de pouvoir et d’influence personnelle. Le sentiment que l’on est fragile et vulnérable, et où l’on peut disparaître de ce monde physiquement ou symboliquement. Par exemple, si quelqu’un essaie de prendre mon espace. Par conséquent, ils sont orientés à agir afin de maintenir ces limites. Dans les trois cas, la gestion de l’instinct corporelle-viscérale est problématique lorsque vous êtes dans le piège de l’ego.
Il agit dans la confrontation. Il est attentif à qui est en charge de quoi, ici. Si l’autre a le pouvoir il se sentira faible donc il doit l’obtenir. Il croit qu’il est le plus fort. J’ai plus d’autorité et de pouvoir que les autres. Son côté du péché est la luxure et de son côté brillant, il serait le champion, le patron, le dernier à quitter le navire.
L’Ennéagramme Essentiel
Il est dans le triangle. C’est pourquoi il se reconnaît le moins. Il affronte cette blessure en essayant d’être invisible. Il agit à partir de la non-action, essayant de garder son espace en s’assurant que personne ne le voit. Parce qu’il croit qu’il obtiendra son espace ainsi. Si personne ne me voit, je n’entre pas en conflit. Alors je ne dérange pas et ne gêne personne. Par conséquent, il commence à trop s’adapter et dans ce jeu, il est ambivalent avec sa blessure. Par exemple, il essaie de garder le silence pour ne pas générer de conflits mais en même temps dans ce silence, il arrive une moment où il va exploser. Dans son péché il y aurait la paresse mentale de ne pas bouger pour ne pas avoir à faire face et dans son don de pacificateur il serait celui qui sait garder l’harmonie.
L’Ennéagramme Essentiel
Il agit de manière plus conceptuelle. Il faut être ainsi, le monde fonctionne de telle manière, c’est ma limite, c’est ce que je décide. La blessure est intériorisée. Il y a de la colère quand ces propres règles, ce qui doit être rigoureusement accompli dans le monde pour que le monde soit comme il se doit, ne sont pas accomplies. De son côté négatif, il est le perfectionniste et de son côté positif, il est celui qui sait détecter quand quelque chose ne va pas pour l’améliorer.
L’Ennéagramme Essentiel
Égotypes de la blessure de l'amour, le centre émotionnel (2, 3 et 4).
Ces 3 ennéatypes se concentrent sur la façon dont ils doivent être afin d’avoir de la valeur à travers l’amour des autres. Par conséquent, ils essaieront de couvrir la blessure de l’estime de soi en essayant de créer de la valeur à travers l’autre, obtenant ainsi l’amour que l’on ne se donne pas. Les trois ego, lorsqu’ils s’emmêlent, génèrent des difficultés dans la gestion émotionnelle.
Il croit résoudre sa blessure en donnant. Ma valeur passe par le don, si je donne, ils m’aimeront. Ce mouvement implique que je ne peux pas reconnaître mon besoin sinon je me mettrais en danger. Ainsi son péché est l’orgueil et dans son côté positif, il y a un aspect maternel, utile et serviable.
L’Ennéagramme Essentiel
Il est sur l’axe du triangle névrotique. C’est celui qui se reconnaît le moins, le plus inauthentique, qui s’identifie au rôle qu’il joue. C’est un rôle qui est dans le succès, qui réalise ce que les autres demandent, qui a besoin d’être reconnu. Et c’est dans cette mesure qu’il gagne sa valeur personnelle. Dans son péché il y aurait la vanité et dans son don de Battant, il serait celui qui accomplit des miracles.
L’Ennéagramme Essentiel
Il résout sa problématique en étant spécial. Je suis rare et dans ma rareté vient mon sens d’être, ma valeur. Il couvre ce sentiment de basse dignité, il le cache avec le fait qu’il est unique et que personne ne le comprend. Je suis différent des autres. Dans son péché il y aurait de l’envie car il y a un sentiment de manque qui lui fait sentir qu’il n’a pas ce que les autres ont. Dans sa lumière il serait créatif puisque dans ce désir d’être spécial, il ose faire des choses que les autres ne feraient pas car trop inhabituelles.
L’Ennéagramme Essentiel
L’idée serait d’acquérir une connaissance de soi et de reconnaître son type de l’ennéagramme, l’ego qui est derrière. De nous demander: Que fais-tu ? Qu’essaies-tu de cacher ? Pourquoi as-tu construit cette fausse image? Pour que je puisse reconnaître cette blessure avant de prêter attention à l’ego et de lui dire: “jusqu’ici tu m’as protégé mais maintenant je prends soin de moi“. Ainsi je commence à construire mon sens de l’estime de soi, de la confiance en soi ou de l’affirmation de soi.
La description détaillée de chaque stratégie de type-ego de l’ennéagramme peut être trouvée dans des ouvrages de référence tels que “La sagesse de l’ennéagramme” de Riso-Hudson. Ou sur notre site Web
Le chemin de la guérison: l'ego devient notre talent-don
Ce n’est que lorsque nous découvrons et acceptons le vide existentiel (le fossé) et voyons que nos stratégies égotiques ne nous aident pas, que nous pouvons commencer le chemin du développement alchimique. Où ce vide de fragilité se transforme en vulnérabilité magique qui nous reconnecte à notre sensibilité, l’amour , la paix, la complétude, le sens, l’intimité, le plaisir, la créativité… (voir figure 7)
Arrêtez de vous battre avec votre condition humaine, renoncez au contrôle et au pouvoir, abandonnez-vous …
Transformez votre fragilité en grandeur.
Pour cela, il est nécessaire d’apprendre à transcender notre critique intérieure de l’amour. Nous devons apprendre à écouter notre enfant intérieur, c’est là que se trouve notre enfant blessé, notre vulnérabilité, notre sensibilité, nos sens. Si nous le bloquons pour ne pas ressentir de douleur, cela finit par somatiser. Notre désir de base est déformé, engendrant le besoin, la dépendance et la souffrance.
(figure 7)
Prendre soin de l’un conduit à prendre soin de l’autre, ce qui est très différent de prendre soin de l’autre pour prendre soin de l’un.

Le problème est de savoir comment nous entrons en contact avec notre enfant intérieur. Par la douleur émotionnelle.
Elle nous informe de notre blessure. Cela nous aide à la guérir grâce à la connexion avec une confiance et un amour authentique, transcendant la peur. Cela nous permet de nous détendre et de nous dire «quoi que ce soit, ça ira parce que c’est comme ça», sans jugement. Le jugement vient de ce que mon ego pense être juste ou faux dans la tentative de ne pas toucher la blessure. Car il a peur que cela fasse mal … mais nous savons déjà où ce chemin mène.
Cependant, de prendre soin de soi (qui s’accompagne de la connaissance de soi), les choses nous toucheront moins. Nous gagnerons la liberté d’être, la plénitude et le bien-être. Nous pouvons diriger notre vie en prenant soin du point de vue de l’acceptation.
M’aimer, c’est me donner la permission et la liberté d’être, quoi qu’il arrive.
S’aimer soi-même est ce qui nous permet d’entrer dans cet espace de sagesse. Nous renouons avec l’essence. Nous quittons la dualité et retournons à la complétude, pour vivre pleinement.
Lorsque vous arrêtez de vous battre avec vous-même, votre cadeau s’épanouit.
Dans le symbole de l’Ennéagramme, comme nous l’avons déjà vu, le cercle représente cette complétude de l’Etre, la loi du 1, de l’Amour. Le triangle symbolise la création, la loi de 3, le principe harmonisant de la sagesse pour évoluer vers la non-dualité. Enfin l’hexagramme ou la loi de 7 parle du processus de cette création, de ses étapes et de ses mouvements. Il nous indique qu’il ne s’agit pas de termes absolus. C’est un processus de toute une vie, une spirale évolutive. Si nous restons bloqués en chemin, cela pourra nous sembler reculer. Nous pourrons ressentir de la souffrance, de la frustration, de l’impuissance, du stress, de l’anxiété, de l’apathie. Mais c’est parce que nous vivons le processus par ignorance, à travers les lunettes et le jugement de notre ego.

Cependant, si nous faisons confiance au processus, croyons en notre sagesse, si nous apprenons à distinguer les messages de notre ego et que nous y prêtons moins d’attention, si nous transmutons notre ego en notre talent, alors nous sortirons de l’impasse en changeant de direction. Nous connaîtrons moins de réactivité, moins d’anxiété, plus de fluidité, d’harmonie et de bien-être.
Cela nous aidera à comprendre que le processus de l’Être Essentiel est bidirectionnel. Que nous devons faciliter ce qui augmente la connexion avec lui tout en diminuant ce qui le bloque.

Par peur … je vis dans le manque.
Si je n’ai pas ce dont j’ai besoin, je suis stressé, et si je l’ai, cela ne me rend généralement pas heureux.
Par l’ESSENCE … Je vis en abondance.
Si je n’ai pas ce que je veux, cela ne m’affecte pas, et si cela arrive, cela me rend généralement heureux.
Le travail dans Essential Coaching: de l'ego à l'essence.
Dans Essential Coaching, nous nous concentrons sur l’accompagnement de ce processus. La lecture à travers PARDES (outil kabbalistique de lecture herméneutique qui permet de se concentrer sur la lecture de différents niveaux de profondeur) facilite la prise de conscience et la connaissance de soi de l’ego qui protège la blessure. Ceci afin que le coaché puisse se révéler avec amour et compassion pour se guérir et transcender son ego. Afin qu’il ne soit pas limitatif et puisse se manifester à partir de son potentiel pour obtenir des méta-résultats ou des résultats extraordinaires. Pour cela, nous utilisons un modèle qui guide le processus.

La fonction du coach n’est pas d’engraisser l’ego, mais de faciliter sa transcendance, car il y a le vrai potentiel à trouver.
Transcender l’ego en accueillant et en écoutant l’enfant intérieur depuis l’acceptation de l’être et en facilitant l’ego pour développer la polarité. Embrasser l’ombre, élargir le contact avec l’essence, avec l’unicité des différentes énergies de l’être (types ennéagramme). S’éloigner d’une fausse identification à une identité plus en phase avec la réalité d’être … génératrice de sagesse.
Le chemin du retour à l’essence. Un chemin vers la sagesse.
C’est un chemin d’amour, d’amour de soi et de vie. Un chemin sans peur.
Une manière de gratitude. Un chemin d’humilité et de confiance.
Vers l’authenticité, l’essence, la totalité.
Un chemin vers la clarté et la lumière. Un réveil.
Séance de coaching
Etude de cas: «Agir ou ne pas agir, telle est la question», ou une blessure de la mort.
J’aimerais pouvoir être plus efficace. Je pense que j’ai des problèmes de paresse.
Je me rends compte que je devrais être plus efficace, passer à l’action, que je dois faire face à certaines situations, mais une force opposée surgit en moi qui m’amène à ne pas le faire. Parfois je me dis que ça n’en vaut pas la peine, que je n’en retirerai rien. D’autres fois, je me laisse aller par mes routines et mes habitudes où je me sens le plus à l’aise et auxquelles je finis par consacrer tout mon temps. Dans d’autres occasions, quand je me mets enfin à faire ce que je sais que je dois faire, les détails prennent tout mon temps. Je ressens également une résistance profonde en moi qui s’oppose silencieusement à tout ce que je sens qu’on me dit de faire. Je pense me laisser envahir par la paresse et laisser pour un autre jour ce que j’aurais à faire aujourd’hui. Et je ne sais pas pourquoi.
Loi de 3
À travers un quadrant central du Voice Dialogue, le coaché a identifié deux énergies opposées qui ont joué un rôle pertinent. Elles ont été travaillées avec la loi de 3 de l’Ennéagramme. Voilà ce qui a émergé (voir figure 11):

Egotype ou Ennéatype 9
- Conscience de la vision de l’ego et de son piège.
- Intégration de la polarité,
- Travail avec les obstacles et les résistances et avec les éléments qui facilitent l’harmonisation de l’être vers la position évolutive souhaitée hors dualité.
L’Ennéagramme Essentiel
- Approche Ennéagramme Essentielle.
- Core Quadrant et Voice Dialogue.
- Métaphores.
- Méditation.
- Pourquoi toujours être en harmonie?
- Que pourrait-il se passer si tu n’es pas toujours en harmonie?
- Quel danger y a-t-il?
- Pourquoi la paresse, quel bénéfice t’apporte-t-elle?
- Qu’est-ce que l’efficacité pour toi ?
- L’harmonie et l’efficacité sont-elles incompatibles?
- Quelle opportunité se présenterait si tu te permettais d’être plus efficace, d’agir?
- Que doit-il se passer en toi pour pouvoir gérer les tensions de manière plus évolutive pour toi ?
- Comment gagner en puissance intérieure?
- Comment agir à partir de la présence et de la paix intérieure?
Bibliographie
- Almaas, A. H. “Facets of unity”. Ed. Shambhala
- Baudino, A. K. “El eneagrama Sufí”. Huwa Ediciones
- Gallen, A-M. “El eneagrama de nuestras relaciones”. Descleé de Brouwer
- Riso, Hudson. “The Wisdom of the Eneagramm”. Ed. Bantam
L’auteur. Cris Bolívar.
- Founder and CEO of the Essential Institute.
- Essential Coach, consultant, trainer and international speaker.
- MCC, Master Certified Coach – International Coach
- Federation, ICF (USA), first Spanish to obtain it, 2004.
- Mentor Coach by the ICF.
- Former Vice President ICF-Spain.
- Creator of Essential Coaching (2005).
- Co-creator of the CSE (Systemic Enneagram Configurations) (2014).
- Degree in Organizational Psychology (University of Barcelona).
- Degree in Philosophy (University of Barcelona).
- Master Consultant in Organizational Development (Israel).
- Raja Yoga Meditation, Brahma Spiritual University
- Kumaris (India). Sufism. Cabala.
- Formed with Boyatzis, Maturana, Jodorowsky, Naranjo, Daniel Ben Yitzchak, Mario Saban,…
- Painter and poet.
- Recognized by the General Council of Official Psychology Colleges among the most relevant authors since the 20th century for their contribution to coaching.
- Author of various books and articles.
- Recognized by Vikki Brock (expert in the history of coaching) as a pioneer and reference of coaching in Spain.
- Recognized as a Life Teacher by Mestresdevida.cat
- Accredited by the IEA -International Enneagram Association- as an Enneagram Professional.
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