Quel est votre style parental ?

Quel est votre style parental ?

29 mai 2023 Relations 0

Style Parental – fred Lacroix – Institut Ennéagramme de Lyon

Être parent d’un enfant est sans doute l’une des tâches les plus difficiles, mais aussi l’une des plus enrichissantes, que de nombreuses personnes entreprennent dans la vie. L’une des raisons pour lesquelles la parentalité peut être ardue est qu’il n’existe aucun manuel détaillant tous les événements de la vie possibles et les réponses appropriées. Ainsi, les parents sont laissés libres de s’engager dans des pratiques qui, selon eux, influenceront positivement les actions et le caractère de leurs enfants. Les stratégies employées diffèrent d’un parent à l’autre, en partie en fonction de la façon dont le parent perçoit l’enfant (Baumrind, 1966) et de la façon dont le parent lui-même a été élevé.

Image par Shannon Lawford de Pixabay

Néanmoins 2 dimensions peuvent être utilisées pour décrire le style parental. L’une en termes de sensibilité / d’affection (responsiveness) et l’autre en termes d’exigence / contrôle (demandingness).

Style parental et ses 2  Dimensions

 

  • La sensibilité fait référence à la mesure dans laquelle les parents favorisent intentionnellement l’individualité, l’autorégulation et l’affirmation de soi. Les parents sont à l’écoute, soutiennent et acceptent les besoins et les demandes spécifiques des enfants (Baumrind, 1996). Le terme anglais « responsiveness » n’a pas d’équivalent dans la langue française. Certains le traduisent par « réactivité ». Pourtant être « responsive » a plus un sens de réponse rapide, appropriée et affectueuse. A l’opposé, les parents peuvent rejeter, ne pas répondre aux besoins des enfants. Ils ne s’impliquent pas dans la vie des enfants. Ou encore les parents se concentrent davantage sur leurs propres besoins et désirs plutôt que sur les désirs et les besoins des enfants.

 

  • L’exigence, quant à elle, désigne les revendications et le contrôle associé que les parents font à l’enfant afin qu’il s’intègre dans un ensemble familial. Ceci à travers des exigences de maturité, de l’encadrement, des efforts disciplinaires et une volonté d’affronter l’enfant qui désobéit. Certains parents sont très stricts à l’égard de leurs enfants, régulant et déterminant leur comportement. Mais d’autres, permissifs et peu exigeants, laissent les enfants faire ce qu’ils veulent. La discipline parentale se définit par le degré de contrôle présent chez le parent ainsi que le niveau de stimulation et d’encadrement fourni à l’enfant en fonction de son âge développemental.

Style parental ; au nombre de 4

La combinaison de ces deux dimensions forme quatre styles éducatifs parentaux. Baumrid (1971) a catégorisé ces interactions en trois styles éducatifs parentaux : autoritaire, démocratique et permissif. Maccoby et Martin (1983) ont ajouté un quatrième type dans la typologie de Baumrind : le style éducatif parental non impliqué ou distant.

Le style éducatif parental illustre les stratégies qu’utilisent les parents pour s’occuper de leurs enfants. Diana Baumrind soutient que les parents ne devraient être ni punitifs ni distants. Ils devraient en revanche élaborer des règles en restant affectueux avec les enfants.

Même si votre style a un impact important sur les comportements et le bien-être de votre enfant, d’autres facteurs entrent en jeu. Son tempérament et son entourage jouent aussi un rôle, de même que sa perception sur la façon dont vous le traitez. Le comportement de votre enfant peut aussi influencer votre style. Par exemple, les parents d’enfants particulièrement difficiles ou agressifs peuvent devenir plus autoritaires ou, au contraire, finir par renoncer à mettre des limites.

1) Le style autoritaire (Authoritarian)

Les parents autoritaires sont stricts mais peu sensibles.

Ils sont orientés vers le façonnage, le contrôle et l’évaluation du comportement et des attitudes de l’enfant. Ils essaient d’imposer ce qu’ils croient être de bonnes conduites, quel que soit le point de vue de l’enfant (Baumrind, 1966). Par conséquent, ils sont psychologiquement contrôlants et très exigeants, mais montrent peu d’affection et n’établissent pas de canaux de communication ouverts avec leurs enfants. Ce n’est pas obligatoirement qu’ils n’ont pas d’affection, mais qu’ils ne peuvent pas ou ne savent pas l’exprimer. Une bonne expression (ou communication) n’est pas la qualité du message émis mais la confirmation que le message (règle, sens, affection …) a bien été reçu et compris.

Le contrôle

Les parents autoritaires sont orientés vers l’obéissance et le statut, et tentent de façonner et de contrôler le comportement et les attitudes de l’enfant en imposant des attentes élevées et des règles strictes qui doivent être respectées sans poser de questions. Pour inculquer le respect de l’autorité, du travail, de l’ordre et de la structure traditionnelle du foyer, ce type de parent croit qu’il faut garder l’enfant à sa place, limiter les possibilités d’indépendance. Cela peut être une manière de les protéger. Aussi les parents autoritaires surveillent de près les attitudes et les comportements de l’enfant. Si le parent ne pense pas que les actions ou les croyances de l’enfant correspondent à ses normes établies, le parent peut utiliser des mesures punitives ou énergiques, au lieu de s’engager dans une discussion. C’est-à-dire, énoncer clairement ses valeurs et expliquer le raisonnement derrière ses règles.

Les parents adoptant le style éducatif parental autoritaire (Hetherington et al., 2006; Santrock, 2017) déterminent de façon rigide les comportements des enfants. La punition est un moyen privilégié d’amener les enfants à suivre les ordres et à leur obéir et au respect des efforts et du travail de leurs parents. Les parents autoritaires donnent des limitations et un contrôle strict aux enfants et permettent peu d’interaction verbale entre eux. Ils peuvent également imposer des châtiments corporels, comme des gifles, et montrent leur colère à leurs enfants. Les parents autoritaires appliquent les règles de manière rigide sans expliquer pourquoi ces règles doivent être respectées. Baumrind affirme que les enfants dont les parents sont autoritaires se sentent coincés et en colère, mais qu’ils ont peur d’exprimer leur désapprobation face à cette situation.

 

Impact sur les enfants

Le style éducatif parental autoritaire tend à générer des enfants adoptant un comportement irritable en situation de conflit où les enfants ont tendance à être anxieux, renfermés et vulnérables au stress. Lorsque ces enfants deviennent frustrés, ils ont tendance à mal réagir et à craindre les nouvelles situations parce qu’ils préfèrent suivre plutôt que diriger. Comparativement aux autres enfants d’âge préscolaire, les filles de parents autoritaires étaient nettement plus dépendantes et soumises, tandis que les garçons étaient relativement hostiles et résistants (Baumrind, 1971, 1989, 1991b).

Dans l’approche de l’ennéagramme (modèle de la personnalité) ce type parental favorise les personnalités de :

  • Type 1 ; l’enfant espère gagner la quiétude en respectant strictement les règles. Il cultive la frustration (la colère ne pouvant être exprimée).
  • Type 3 ; l’enfant est jugé (et pense être aimé) sur ses résultats et son image (pas vu, pas pris). Ses émotions sont secondaires ou inutiles.
  • Type 6 ; notamment si les règles changent régulièrement et ne peuvent pas être anticipées par l’enfant. Créant une anxiété de tout moment.
  • Type 7 ; l’enfant se réfugie dans le mental et un imaginaire qui l’aide à s’évader.
  • Type 8 ; l’enfant se rebelle, persuadé de vivre une injustice
  • Type 9 ; l’enfant considère que ce qu’il pense n’a pas d’importance. Il fera tout pour éviter les conflits. La colère sera enfouie au plus profond de lui, au point de ne plus la ressentir, ni la reconnaître (déni).

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Le style démocratique (Authoritative)

Les parents démocratiques sont stricts et sensibles. Ils sont orientés solutions.

Les parents qui présentent un style démocratique ont un niveau élevé de discipline positive (ex. : favoriser la résolution de problème, appliquer des règles claires et de façon constante) et de soutien parental (affection, empathie…).

Ces parents valorisent à la fois la volonté autonome et la conformité disciplinée (Baumrind, 1989). En conséquence, ils ont des normes clairement définies de comportement approprié, et guident et surveillent le comportement de leurs enfants d’une manière affirmée, mais non invasive ou restrictive. Les parents autoritaires sont capables d’inculquer des connaissances tout en dirigeant le comportement de l’enfant à travers des discussions sur le raisonnement derrière leurs règles. Ils partagent le quoi et le pourquoi des raisons derrière les choix effectués. Cependant, en cas de non-conformité, ces parents n’ont pas peur de confronter l’enfant au problème et s’attendent à ce que l’enfant respecte les règles établies. Pour atteindre leurs objectifs, les parents autoritaires utilisent la raison, le pouvoir, la formation et ne fondent pas leurs décisions sur le consensus du groupe ou uniquement sur les pulsions de l’enfant. Ce type de parents établit clairement des règles et explique sa logique, favorise une communication ouverte, soutient l’indépendance de son enfant et exprime une affection et un amour chaleureux.

 

Impact sur les enfants

Les parents démocratiques ne sont pas intrusifs. Ils promettent à leurs enfants une grande liberté en imposant en même temps des restrictions dans des domaines dans lesquels ils ont plus de connaissances ou de perspicacité. Ils s’attendent à ce que leurs enfants adoptent un comportement suffisamment mature, établissent des limites raisonnables et sont réceptifs et à la fois attentifs aux besoins des enfants en ce qui concerne le développement de l’estime de soi, l’adaptabilité … Ces parents sont également axés sur la réussite et ont une bonne capacité d’adaptation au stress. Le style éducatif parental démocratique est donc associé à des résultats positifs chez les adolescents, ainsi que chez les enfants.

Baumrind (1971) a également constaté que les enfants d’âge préscolaire avec des parents démocratiques étaient systématiquement et significativement plus compétents socialement que les autres enfants. En particulier, les filles présentaient un comportement délibéré, dominant et axé sur la réussite, tandis que les garçons affichaient un comportement amical et coopératif.

Ce style parental ne favorise pas plus l’émergence d’un type de personnalité de l’ennéagramme. Mais la prise en considération du type de personnalité de l’enfant doit permettre d’adapter le style parental démocratique à la personnalité de l’enfant.

Le style permissif 

Les parents permissifs sont orientés vers des stratégies non punitives. Ils sont sensibles mais peu stricts. Souvent, le parent permissif est en quête d’affection. Il craint de s’imposer de peur de ne pas être aimé ou de se sentir rejeté par son enfant. Il peut aussi chercher à être l’ami de son tout-petit. Ce statut est toutefois incompatible avec le besoin de l’enfant d’être guidé et encadré.

Certains parents adoptent aussi une attitude permissive, car ils sont tout simplement contre l’exercice de l’autorité, en réaction à une éducation trop stricte.

Ces parents laissent à l’enfant une liberté considérable. Ils évitent d’exercer un contrôle. Ils ne mettent pas l’accent sur l’importance d’obéir à des règles définies. Ainsi ils sont extrêmement indulgents à l’égard des désirs de l’enfant et de son comportement et de ses conséquences. Notamment ils exigent rarement que l’enfant assume ses responsabilités et obéisse. Lorsque les règles sont enfreintes, le parent permissif peut essayer de raisonner l’enfant (par exemple, fournir des explications sur les règles familiales) ou essayer la manipulation. Mais rien n’est fait pour contrôler le comportement de l’enfant (pouvoir manifeste, comme la confrontation). Dans un sens, les parents permissifs se retrouvent comme des ressources que les enfants peuvent utiliser. Et non comme des agents actifs chargés de façonner ou de modifier le comportement actuel ou futur de leurs enfants.

Le parent, une ressource

Ces parents acceptent pulsions, exigences et comportements de l’enfant, en trouvant toujours une bonne raison de le faire. Ils ne font presque aucune demande concernant des attentes liées au contrôle des impulsions, la responsabilité et un comportement ordonné. Par conséquent, le parent se présente à l’enfant davantage comme une source de satisfaction et non comme un agent responsable de modeler le présent ou l’avenir de l’enfant. Ainsi ces parents évitent les pratiques coercitives ou conflictuelles, ainsi qu’une approche plus rationnelle ou en contrôle (Baumrind, 1966).

Le style éducatif parental permissif ou indulgent (Santrock, 2017) est un style dans lequel les parents sont très impliqués avec leurs enfants. Ils ont tendance à laisser leurs enfants faire ce qu’ils veulent jusqu’à ne plus savoir comment les contrôler. L’enfant, lui, espère obtenir tout le temps ce qu’il veut. Certains parents le font parce qu’ils croient qu’un engagement chaleureux et peu de limitation du comportement des enfants rendront leurs enfants créatifs et confiants. Cependant, ces enfants ne seront pas capables de respecter les autres. Ils auront tendance à être dominants et égocentriques et auront souvent des problèmes avec leurs pairs.

 

Impact sur les enfants

Les enfants de parents permissifs ont tendance à afficher des réponses émotionnelles sous-régulées et peuvent être sujets à des comportements antisociaux. De plus, ils ont tendance à faire preuve d’une faible persévérance dans les tâches et à devenir provocants lorsqu’ils sont mis au défi. Baumrind (1971, 1991a) a émis l’hypothèse que ces résultats résultaient d’un manque de limites auto-imposées. Spécifique aux élèves du préscolaire, Baumrind (1971) a noté que les garçons et les filles avec des parents permissifs étaient moins axés sur la réussite et que les filles étaient moins indépendantes que les autres élèves.

Dans l’approche de l’ennéagramme ce type parental favorise les personnalités de :

  • Type 2 ; l’enfant considère qu’il suffit de plaire pour être aimé. Le rationnel ou les règles deviennent des aspects secondaires.
  • Type 4 ; l’enfant est centré sur ses émotions et ses ressentis.
  • Type 5 ; En cas de surprotection, l’enfant s’isole fasse à ce qu’il considère comme un envahissement.
  • Type 8 ; l’enfant pense que la raison du plus fort l’emporte.
  • Type 9 ; l’enfant ne sait pas gérer les conflits et devient dépendant du regard des autres.

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Le style distant ou non-impliqué

Les parents distants sont peu stricts et peu sensibles.

Ce quatrième style éducatif parental est celui du distant, identifié par Maccoby et Martin.

Les parents sont indifférents ou négligent leurs enfants. Ils sont « motivés à faire tout ce qui est nécessaire pour minimiser le coût en temps et en efforts de l’interaction avec les enfants. ». Les parents non impliqués se concentrent davantage sur eux-mêmes et sur leurs propres besoins que sur ceux de leurs enfants. Ce style éducatif parental est exercé souvent par un parent dans un état dépressif ou stressé, par exemple en raison de problèmes conjugaux ou d’un divorce.

Dans l’approche de l’ennéagramme ce type parental ne favorise pas une personnalité plus qu’une autre. L’enfant ne se sent pas apprécié, mais n’apprend pas non plus les limites. Il doit se débrouiller tout seul. En fonction de son tempérament et de son environnement extérieur (famille, école …), il se forgera sa représentation de SAM (Soi – les Autres – et le Monde). 

Impact du style parental

Les pratiques positives ont un impact positif sur le développement de l’enfant et elles sont définies, entre autres, par la présence d’affection, d’engagement, de règles claires et de discipline constante (Caron et al., 2017). Les pratiques négatives sont caractérisées, entre autres, par l’absence de supervision, une relation affective plus faible ou même trop forte, de la permissivité et une discipline inconstante ou trop stricte. Elles vont généralement avoir des retombées nuisibles sur le développement de l’enfant (p.ex. : faible capacité de régulation émotionnelle (Taraban et Shaw, 2018).

Pour illustrer chaque style parental, voici le cas fictif de Mattéo, un enfant de 7 ans. Mattéo a brisé un de ses jouets et pleure. Si le parent de Mattéo adopte un style démocratique, il aura tendance à aller consoler Mattéo en le prenant dans ses bras et en l’aidant à trouver une solution à son problème (comme de l’aider à réparer son jouet). Si Mattéo a plutôt un parent adoptant un style autoritaire, ce dernier risque de punir Mattéo, puisqu’il a brisé son jouet et ne le consolera pas. Ou si son parent présente un style permissif, ce dernier pourrait prendre Mattéo dans ses bras et pleurer avec lui. Ensuite, il pourrait présenter un autre jouet à Mattéo pour que ce dernier oublie le jouet qu’il vient tout juste de briser (il évite de résoudre le problème avec Mattéo). Finalement, si son parent présente un style distant, Mattéo et son problème seront ignorés ou le problème sera esquivé par l’achat d’un nouveau jouet.

 

L’idéal, le style démocratique

Plusieurs auteurs ont identifié que l’adoption d’un style parental démocratique est associée à un enfant plus indépendant et autonome sur le plan de sa propre régulation émotionnelle (Grolnick et Ryan, 1989 ; Maccoby et Martin, 1983). De plus, ce style parental favorise une meilleure confiance en soi chez l’enfant, en plus d’aider à prévenir les problèmes de comportement chez ce dernier.

Les facteurs associés

Plusieurs facteurs associés peuvent être à l’origine d’un recours à des pratiques parentales négatives. Comme le stress parental, ou présenter un problème de santé psychologique, avoir un sentiment de compétences parentales plus faible. Mais aussi avoir des problèmes conjugaux, avoir un enfant qui présente des problèmes de comportements et vivre des difficultés financières.

Des études ont en outre démontré une transmission significative des styles parentaux d’une génération à l’autre, en particulier dans les styles parentaux autoritaires, distants et permissifs. Les continuités entre parent/enfant de même sexe étant les plus fortes, suivies des continuités entre sexes différents (c’est-à-dire les mères aux fils, les pères aux filles).

 

Evolution du style parental au fil du temps

La participation des parents joue un rôle important dans le développement social, la cognition et la compétence des enfants (Hetherington et al., 2006). Différents styles éducatifs parentaux auront des effets différents sur le comportement des enfants. Comme nous l’avons déjà expliqué auparavant, le style éducatif parental affecte les enfants non seulement durant l’enfance mais aussi durant l’adolescence. De plus, le style éducatif parental implique une collaboration entre les deux parents. Le père et la mère jouent tous les deux leur rôle d’éducateurs respectifs.

Il est normal qu’il y ait des différences entre les deux parents. Ces différences permettent aux parents de se compléter et de réfléchir sur soi. De plus, être en contact avec des personnes ayant des approches différentes apprend à l’enfant à s’adapter et l’aide à développer ses habiletés sociales. Cependant, avoir des styles trop différents peut poser problème. 

 

Combiner les styles

Tout d’abord, selon Santrock (2019), de nombreux parents pratiquent une combinaison de plusieurs styles éducatifs parentaux, bien qu’ils puissent posséder un style dominant. Ainsi, des parents expérimentés peuvent ressentir l’importance d’être plus permissifs dans certaines situations, mais plus démocratiques dans d’autres, voire plus autoritaires dans d’autres situations. Le comportement éducatif peut aussi varier selon l’état émotionnel des parents ou les aléas de leur existence (fatigue, frustration, perte de patience, ou au contraire bonnes nouvelles, satisfaction dans la vie, etc.). Néanmoins, il est recommandé d’utiliser un style parental d’une manière constante (Santrock, 2019).

Par exemple ce papa aura tendance à être surprotecteur, tout en étant permissif, voire autoritaire. Effectivement il a de la difficulté à être ferme pour faire respecter la routine, raconte sa conjointe. Mais quand leur fils de 3 ans étire l’élastique, arrive un moment où son père s’énerve et bascule dans l’autorité.

Dans une étude transversale, Baumrind (1991) a constaté que les parents s’adaptent en fonction des besoins de développement de l’adolescent afin que ce dernier puisse se développer de manière optimale. Les parents appliquent moins de règles et de contrôles aux adolescents plus âgés qu’aux adolescents plus jeunes. Selon Santrock (2019), l’adolescence est une période où un individu commence à apprendre à prendre davantage de responsabilités pour lui-même et pour sa vie. Par conséquent, il est possible que les parents commencent à réduire progressivement le contrôle qu’ils exercent sur les adolescents plus âgés afin que ces derniers apprennent à se contrôler eux-mêmes.

Evaluation du style parental avec un questionnaire (PSFFQ)

Le questionnaire sur les styles et dimensions parentaux (PSDQ; Robinson, Mandleco, Olsen et Hart, 1995) est une mesure qui est largement utilisée dans la recherche actuelle pour examiner les styles parentaux. Malheureusement le PSDQ mesure seulement les sous-échelles autoritaires, démocratiques et permissives, et ne mesure pas le style parental distant.

La reconceptualisation du PSDQ (Shyny T.Y., 2017) permet de rajouter le 4ième style parental. Le questionnaire sur le style parental à quatre facteurs (PSFFQ) est principalement construit comme un outil pour mesurer les styles parentaux des parents des adolescents.

Le questionnaire PSFFQ comporte 32 items, 4 facteurs et un likert de 5. La traduction en Français a été assurée par IEL (2023) et est en cours de validation.

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Quelques règles démocratiques

  • Donner de l’attention positive à son enfant. Par exemple, souligner ses bons comportements et ses efforts, l’écouter raconter sa journée, le faire participer à la préparation du repas, etc.
  • Prendre le temps de jouer avec lui. Cela contribue à solidifier le lien et à créer une relation positive. L’enfant sent qu’il compte.
  • Lui expliquer les règles et les limites. L’enfant est plus coopératif s’il connaît la raison derrière une consigne. Lui parler des caries pour le brossage des dents. Fournir une explication à son enfant l’aide à être en accord avec votre demande. Comme il y trouve un sens, il peut s’approprier la règle et la suivre de son plein gré, même si elle ne lui procure pas de plaisir.
  • Reconnaître ses sentiments et son point de vue. Même si l’enfant comprend l’importance d’une règle, il ne l’aimera pas forcément ! Il est important d’être à l’écoute des émotions de son enfant, même lorsque celles-ci sont difficiles à entendre. S’il se sent compris, il sera plus disposé à accomplir la tâche.
  • Appliquer les règles avec constance. L’enfant saura alors à quoi s’attendre. Éviter aussi de défaire l’intervention de son partenaire. L’autre ne change pas la règle, mais il écoute ce que l’enfant a à dire. Ça le console.
  • Lui donner un peu de pouvoir. Votre enfant a besoin d’avoir du contrôle sur ses actions et de prendre de petites décisions par lui-même. Offrir des choix est aussi une bonne stratégie pour obtenir la collaboration d’un enfant.
  • Avoir des attentes adaptées à l’âge et aux capacités de votre enfant. Si votre enfant a trop de pression, il peut se décourager, devenir anxieux et croire qu’il n’est pas bon. Des attentes réalistes lui permettront de vivre des succès et d’augmenter sa confiance en lui.
accompagnement ennéagramme

Conclusion

C’est en devenant parent qu’on apprend à être parent. Chacun développe son style pour l’éducation de son enfant. Il n’y a pas de parents parfaits, mais il existe toutefois certaines attitudes à privilégier pour favoriser le développement d’un enfant.

    1. Un équilibre entre la chaleur, l’encadrement et le respect des idées et des sentiments de votre enfant l’aide à bien se développer.

    1. Le style parental démocratique est le plus bénéfique pour l’épanouissement de votre enfant.

    1. Si votre partenaire et vous avez des styles très différents, essayez de vous entendre sur un juste milieu.

Il est important d’apprendre à se connaître en tant que parent. En reconnaissant le style parental qui vous ressemble au plus, vous pouvez voir s’il y a lieu de modifier certaines de vos attitudes pour le bien-être de votre enfant.

L’objectif est d’aller vers le style démocratique. Le parent est ferme et bienveillant. Cela comporte des défis et même les parents démocratiques se plantent parfois et crient et sont fatigués. L’image du parent démocratique est parfois perçue comme la perception du parent qui ne crie jamais et comprend tout, mais c’est faux. Ce parent a aussi une histoire et des blessures. Nous en avons tous. Vous ne pouvez pas changer votre passé, mais vous avez le choix de faire ce que vous voulez avec la suite de votre parentalité et de votre histoire.

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Sources

 

    • Baumrind, D. (1966). Effects of authoritative parental control on child behavior. Child Development, 37, 887-907.

    • Baumrind, D. (1971). Current patterns of parental authority. Developmental Psychology Monographs, 4 (Part 2), 1-103.

    • (1989) Baumrind, D.. Rearing competent children. In W. Damon (Ed.), Child development today and tomorrow (pp. 349- 378). San Francisco: Jossey-Bass

    • Baumrind, D. (1991a). The influence of parenting style on adolescent competence and substance use. Journal of Early Adolescence , 11, 56-95.

    • Baumrind, D. (1991b). Effective parenting during the early adolescent transition. In P. A. Cowan & M. Hetherington (Eds.), Family Transitions (pp. 111-159). Hillsdale, NJ: Lawrence Erlbaum.

    • (1996) Baumrind, D.. The discipline controversy revisited. Family Relations, 45, 405-414.

Les autres

 

    • Bernier, N. (2022). Mémoire sur les Perceptions des parents d’enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme au sujet de leurs pratiques parentales et de leurs styles parentaux, Université de Sherbrooke, Canada

    • Caron, C., Besnard, T., Verlaan, P. et Capuano, F. (2017). Lien entre les pratiques parentales négatives et les problèmes de comportement extériorisés des jeunes enfants à leur entrée à la maternelle : effet modérateur des pratiques positives de l’autre parent. Enfances, familles, générations, (26), (n.p.).

    • Grolnick, W. S. et Ryan, R. M. (1989). Parent styles associated with children’s self-regulation and competence in school. Journal of Educational Psychology, 81, 143‑154.

    • Hetherington, E. M. (Ed.). (2006). Child psychology: A contemporary viewpoint (6 edition). McGraw-Hill.

    • Maccoby, E.E., & Martin, J.A. (1983). Socialization in the context of the family: Parent-child interaction. In E. M. Hetherington (Ed.), Socialization, personality, and social development. Handbook of child psychology: Vol. 4 (pp. 1-101). New York: Wiley.

    • Robinson, C.L., Mandleco, B., Olsen, S.F., & Hart, C.H. (1995). Authoritative, authoritarian, and permissive parenting practices: Development of a new measure. Psychological Reports , 77, 819-830.

    • Santrock, J. W. (2017). Life-span development (Sixteenth edition). McGraw-Hill Education.

    • Santrock, J. W. (2019). Life-span development (Seventeenth edition). McGraw-Hill Education.

    • Shyny T. Y, Construction and Validation of PS-FFQ (Parenting Style Four Factor Questionnaire) 2017 IJEDR | Volume 5, Issue 3

    • Taraban, L. et Shaw, D. S. (2018). Parenting in context: Revisiting Belsky’s classic process of parenting model in early childhood. Developmental Review, 48, 55‑81.

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