Cultiver l’intelligence relationnelle

L’intelligence relationnelle de Daniel Goleman – Monaco 2007 –
Les neurosciences sociales
Le cerveau social est la somme des mécanismes neuraux qui orchestrent nos interactions mais aussi nos pensées et sentiments concernant nos semblables et nos relations. C’est peut être le seul système biologique de notre organisme qui nous relie en permanence à l’extérieur. tous nos autres systèmes biologiques règlent leur activité en réponse à des signaux provenant de notre corps.
C’est donc une compréhension scientifique très fine des dynamiques neuronales dans les relations humaines.
Quelques exemples:
- Une catégorie différente de cellules cérébrales, les neurones miroirs, perçoivent chez une autre personne aussi bien le geste qu’elle s’apprête à faire que ses sentiments, et nous préparent instantanément à imiter son geste et à ressentir ce qu’elle ressent.
- Lorsqu’une femme trouve un homme séduisant (et vice versa), son cerveau secrète de la dopamine, l’hormone du plaisir, s’il dirige son regard vers elle, mais pas quand il regarde ailleurs.
Neuroplasticité
L’existence d’un lien entre une relation stressante et des poussées d’hormones de stress si violentes qu’elles endommagent certains des gênes contrôlant les cellules du système immunitaire.

Nos interactions sociales jouent même un rôle dans la réorganisation de notre cerveau par “neuroplasticité“. Ces découvertes révèlent que nos relations ont sur nous un impact subtil mais puissant et durable, et l’évidence des possibilités réparatrices.
Sympathie, synchronie, chronomètre intérieur (rythmique et fluidité synchronique), protoconversation (non verbal).
Les mèmes
L’utilisation des mèmes (idées qui se communiquent de cerveau à cerveau, à peu près comme les émotions) par Kanye West. Idées pourvues d’impact comme la démocratie, le respect de l’environnement, …. les mèmes tirent leur pouvoir de la route basse, par leur association avec des émotions.
La route basse ultra-rapide (limbique) et la route haute (rationnel du cortex)
L’intelligence sociale est divisée en sensibilité sociale (perception) et la compétence sociale (utilisation de cette sensibilité).
Sensibilité sociale: empathie primaire (identification), écoute (attention), finesse empathique (compréhension d’autrui), cognition sociale (compréhension sociale)
Compétence sociale: synchronie, présentation de soi, influence, sollicitude (besoins des autres)
Dyssémie:
incapacité à lire les messages non verbaux. L’Enfant dyssémique va par exemple se tenir trop près de la personne qui lui parle, ne pas la regarder, manquer de tact et se montrer insensible aux sentiments d’autrui.
Le mot japonais amae désigne cette sensibilité, cette empathie immédiatement ressentie, et les actes qu’elle détermine, sans attirer l’attention sur elle.
Sur les quelques 200 muscles du visage, ceux qui entourent le yeux sont particulièrement aptes à exprimer des sentiments.
Les couples
Les sentiments humains sont gouvernés au moins par 3 systèmes cérébraux indépendants mais reliés entre eux.
pour démêler les mystères de l’amour, la neuroscience distingue les systèmes neuraux de l’attachement, de la sollicitude et de la sexualité. Chacun est alimenté par un ensemble différent de substances chimiques et d’hormones, et chacun circule à travers un circuit neuronal particulier.
Le secret consiste non à éviter les frustrations et les brouilles, inévitables, mais à apprendre comment s’en remettre. Plus la récupération est rapide, plus la capacité à se réjouir est grande.
La manière dont les couples règlent leurs différends permet de prédire comment se comportera leurs enfants, même des années plus tard.
Le Bonheur se fonde sur la résilience, la capacité à surmonter les bouleversements et à revenir à un état plus calme. Il semble qu’il existe un lien direct entre la résistance au stress et l’aptitude au Bonheur.
Lorsque l’attachement se mêle à la sollicitude et à l’attirance sexuelle, l’amour romantique peut naître. Mais quand l’un des 3 ingrédients manque, il n’y a point d’amour. Bien des circuits de l’amour passent par la route basse. Les bases de l’amour ont toujours été sous-corticales, même si sa réalisation peut nécessiter beaucoup de réflexion.
Les neurosciences ajoutent que l’attachement, la sollicitude et le désir sexuel ne sont que 3 des 7 systèmes neuraux majeurs qui commandent notre volonté et nos actes. L’exploration (y compris l’apprentissage du monde) et la création de liens sociaux en sont 2 autres. Chaque individu établit sa propre hiérarchie entre ces systèmes selon son tempérament. Mais l’amour, l’attachement, le dévouement et la sexualité sont toujours en tête de liste, dans un ordre ou un autre. (J Panksepp, Affective neuroscience: the foundation of human and animal emotions (New York: Oxford Unversity Press, 1998)
Les relations toxiques
Elles constituent un facteur de risque aussi important que le tabagisme, l’hypertension artérielle ou le cholestérol, l’obésité et l’inactivité physique.

Les relations interviennent de 2 manières: soit elles amortissent les effets de la maladie, soit elles intensifient les ravages de l’âge et de la maladie. (Attachment, Caregiving and Altruism: boosting attachment security increases compassion and helping – Journal of personality and social psychology 89 (2005), p817-839)
Le contact de la peau est particulièrement apaisant parce qu’il libère de l’ocytocine, comme la chaleur et les vibrations (massage, câlin, ..).
Plus l’anxiété est forte, plus l’efficacité cognitive du cerveau diminue. L’espace disponible pour l’attention est réduit, ce qui sape notre capacité d’acquérir de nouvelles informations …
En conclusion
Tout au long de l’histoire les déchaînements de haine les plus violents restaient “raisonnable” au sens strictement logistique du terme.
Mais au XXI° siècle, la technologie a considérablement augmenté le potentiel destructuer de ces haines.
Il devient urgent de développer notre empathie pour nous comprendre en dépit de nos différences.
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