Les sous-types de l’ennéagramme
La clé de l’ennéagramme : les sous-types
Les sous-types de l’ennéagramme de Eric Salmon (Fondateur du CEE, consultant à HEC Management) – 2007
Résumé : le livre de référence sur les sous-types de l’ennéagramme. Ces sous-types qui permettent d’expliquer pourquoi des personnes du même type peuvent avoir des attentions et des comportements si différents.

Introduction “les sous-types de l’ennéagramme
L’ennéagramme est une grille de lecture, facile à comprendre et à utiliser, basée sur 9 profils de personnalité. En plus de ces 9 profiles (types ou ennéatypes), on distingue 3 sous-types pour chaque profile. Ce qui correspond à 27 profiles en réalité. L’intérêt majeur du sous-type, c’est de révéler la partie comportementale de l’ennéagramme. Là où le type nous informe sur le Qui je suis, le sous-type lui nomme ou et comment nous prenons notre place dans le monde.
Autant il paraît impossible de trouver des critères de profession par type, autant certains secteurs d’activité correspondent davantage à certains sous-types, comme par exemple le sous-type « social » en politique.
Là où Carl Jung parle du « soi », Winicott du « vrai moi » et les psychologues humanistes d’« essence », l’ennéagramme nous aide à découvrir notre « faux moi » en soulignant des schémas automatiques inconscients dans nos comportements. Ainsi à prendre conscience que ce « faux moi » est parfois limitant. En effet, nous perdons bêtement de l’énergie à vouloir consolider des mécanismes de défenses obsolètes. Comme disait le Dr Viktor Frankl « entre le stimulus et la réactivité, il y a le choix ».
La théorie de l’ennéagramme
L’ennéagramme prétend qu’il y a 9 déguisements, 9 façons de jouer un rôle pour essayer de survivre et recevoir un minimum d’affection. En fonction de sa blessure perçue, l’enfant va choisir le rôle le plus adapté pour recevoir l’affection de cet environnement.
D’après l’ennéagramme, l’homme a 3 centres de perception, trois mode de communication. Le centre mental (la raison), le centre émotionnel (les émotions) et le centre instinctif (la survie).
Le centre instinctif se subdivise lui-même en 3 instincts fondamentaux :
- L’instinct d’autoconservation (trouver de la nourriture, un abri, de la chaleur…).
- L’instinct sexuel (ou d’intimité).
- Enfin l’instinct grégaire (ou social)
Trouver de la nourriture, un abri, de la chaleur. Cela touche à notre sécurité dans le monde physique.
La blessure principale a eu lieu certainement pendant les 2 premières années de notre existence.
Quand on parle de nourriture, on parle de s’inquiéter d’avoir assez à manger, le contenu et l’heure des repas, le besoin de faire les courses. Mais cela peut concerner la cellule familiale et l’inquiétude pour la sécurité des proches.
La phase suivante de notre enfance est la phase de différentiation entre 2 et 4 ans.
L’instinct d’intimité se caractérise par la nécessité d’entrer en relation et engendre donc des préoccupations centrées autour de :
- Etre plus à l’aise dans une relation avec une seule personne que dans une relation de groupe.
- Être capable, dans cette relation en tête-à-tête, de déployer une énergie intense
- Avoir un côté passionné …
Par exemple, pour comparer avec l’instinct de conservation, l’heure à laquelle vous allez dîner et le contenu du repas sont beaucoup moins importants que le désir d’être avec quelqu’un.
La 3ème phase de l’enfance, c’est l’ouverture sur le monde.
La prise de conscience de l’existence des autres, de se faire des amis. Cet instinct se caractérise par la nécessité d’appartenir à un groupe et engendre donc des préoccupations centrées autour de :
- La facilité à entrer en relation avec les autres
- Aimer participer à des réunions, des événements, des soirées …
Par exemple, pour comparer avec l’instinct de conservation, l’heure exacte du repas est moins importante que la présence des amis que l’on aura invité à dîner.
En résumé
En théorie, nous sommes influencés par les 3 pulsions instinctives, mais presque toujours, l’une d’elles domine et commande la direction de notre attention.
Nous vivons en relation directe avec un environnement extérieur (un « tu » et un « cela » en psychologie). En fonction de l’amitié ou de l’agressivité de cet environnement, je vais réagir avec différents niveaux de tension.
A partir d’un même type, il existe 3 fonctionnements différents.
C’est ici que l’on va parler des sous-types de l’ennéagramme. Chacun pense d’abord aux sujets qui le concernent et l’essentiel de ses préoccupations est focalisé dans une direction.
Ainsi une bonne soirée à la maison se traduit différemment en fonction de votre sous-type :
- Pour le sous type-survie : être à la maison avec mon conjoint et mes enfants. « Un peu fatigués nous avons dîné ensemble avec un feu de cheminée, puis nous avons regardé la télé. L’ambiance était douce. »
- Le sous-type tête-à-tête : « j’ai proposé à mon conjoint d’aller coucher les enfants tôt. Nous avons dîné en tête-à-tête. Ses yeux étaient intenses. Nous avons discuté ensemble, coupé du monde extérieur. Puis nous avons regardé un film. Nous avons partagé presque fusionnellement les moments forts du film. Quelle intensité ! »
- Pour le sous-type social : « nous étions à la maison avec mon conjoint. Comme on n’aime pas trop les soirées au calme, nous avions invité des amis. Il y avait une super ambiance tous ensemble. Quelle belle soirée ! »
La grande majorité de nos amis sont du même sous-type que nous. Dans le cas d’une relation de couple, la différence de sous-type peut générer des tensions.
Type 1
Ne pas accepter que les choses soient comme elles sont, et en éprouver une colère intérieure.
La préoccupation du type 1: essayer de bien faire.
Ci-dessous les 3 sous-types de l’ennéagramme type 1:
= anxiété.
La satisfaction des besoins primaires est si importante qu’elle provoque de l’anxiété. « Toujours mieux, toujours plus d’efforts ».
La métaphore : le Pionnier (il crée un monde meilleur, le monde parfait)
= zèle ou jalousie.
focalisation sur le partenaire et la relation parfaite
La métaphore : le prédicateur (qui prêche haut les principes moraux)
= inadaptabilité sociale.
Réformer la politique, la religion. Réformer de façon inquisitrice ceux qui agissent différemment.
La métaphore : le réformateur (améliorer les règles du jeu)
Type 2
L’orgueil du 2, c’est de tomber dans la fierté de rendre service, au point de renier ses propres besoins.
La préoccupation du type 2: déceler les besoins de l’autre et réprimer les siens.
Ci-dessous les 3 sous-types de l’ennéagramme type 2:
= privilèges.
avec tout le temps que je passe à m’occuper de ma famille, j’ai le droit d’être assis à la meilleure place).
La métaphore : la mamma italienne
= Séduction / Agression
La métaphore : l’amoureux (capable de tout pour être aimé)
= ambition sociale.
Atteindre un certain statut social, proche du chef.
La métaphore : l’ambassadeur
Type 3
La tromperie, c’est ne regarder le monde qu’à travers ses critères de réussite, au point d’arranger la vérité.
La préoccupation du type 3: l’action, la réussite, l’image.
Ci-dessous les 3 sous-types de l’ennéagramme type 3:
= sécurité.
Les 3 Survie vont être d’autant plus efficaces à produire (de l’argent..) qu’ils se sentent insécurisés sur la pérennité de leurs biens.
La métaphore : l’entrepreneur
= Masculin / Féminin
(l’amant attentionné, le battant performant, le producteur branché).
La métaphore : l’acteur de cinéma (jouer le bon rôle)
= Prestige.
L’image sociale.
La métaphore : le politique
Type 4
L’envie. Comme le 3, l’image est importante, mais pour le 4 c’est l’envie de l’image idéale. D’où la tendance à se montrer différent ou théâtral.
La préoccupation du type 4: quête de sens, intensité, authenticité.
Ci-dessous les 3 sous-types de l’ennéagramme type 4:
= Intrépidité / Témérité.
Le refus d’avoir une vie confortable et routinière.
La métaphore : le téméraire
= Compétition / Haine
Le passionné puissance 2.
La métaphore : le roi / la reine (pour combler une déficience personnelles perçue)
= Honte.
Une sorte d’idéalisation des classes sociales.
La métaphore : le commentateur critique
Type 5
L’avarice est prise au sens large. : Avare du temps passé avec l’autre, avare du vécu de ses émotions. Se détacher du monde extérieur.
La préoccupation du type 5: se protéger de l’envahissement, limiter les besoins, apprendre.
Ci-dessous les 3 sous-types de l’ennéagramme type 5:
= Château Fort.
L’intimité est agréable et le monde est envahissant.
La métaphore : le distant
= Confidence / Secret
La métaphore : l’agent secret (relations sélectionnées soigneusement)
= Totems Sociaux.
Le 5 social se passionne pour les idées et les gens qui ont un impact sur la culture et l’histoire.
La métaphore : l’académicien
Type 6
La peur de ses propres impulsions ou peur d’agir spontanément. Une sorte d’hésitation anxieuse à l’action.
La préoccupation du type 6: faire confiance, remettre en question, s’inquiéter des conséquences.
Ci-dessous les 3 sous-types de l’ennéagramme type 6:
= Chaleur.
Être gentil veut dire assurer sa survie.
La métaphore : le loyaliste
= Force / Beauté
L’amplification de sa force ou son pouvoir d’attraction pour cacher la peur d’une relation.
La métaphore : M. Doux / M. guerrier (créativité / actes de bravoure …)
= Le Devoir.
Doute sur la fiabilité du groupe, de l’entreprise.
La métaphore : le vigilant
Type 7
La peur de l’enfermement et de l’ennui mène au désir de multiplier les expériences. D’où une gloutonnerie de multiples vécus différents qui s’enchaînent vite.
La préoccupation du type 7: être libre, prendre du plaisir, rester en mouvement.
Ci-dessous les 3 sous-types de l’ennéagramme type 7:
= Clan
Privilégie le temps passé à la maison avec les siens.
La métaphore : le GO du club de vacances
= Fascination / Suggestion
Créer des liens. La découverte des autres est un ravissement.
La métaphore : Don Juan
= Sacrifice
La liberté personnelle est sacrifiée au profit d’idéaux sociaux.
La métaphore : le visionnaire idéaliste
Type 8
La luxure, c’est l’absence de contrôle de ses pulsions instinctives. « Oser me servir dans l’environnement pour y prendre ce que je veux ».
La préoccupation du type 8: vivre intensément, obtenir ce que l’on veut.
Ci-dessous les 3 sous-types de l’ennéagramme type 8:
= Satisfaction
Leur insécurité pour ce qui touche à la survie va leur faire contrôler l’environnement (manger, gagner de l’argent, avoir un toit, protéger la tribu).
La métaphore : le justicier
= Possession / Reddition
La relation s’appuie sur « tout ou rien ». Je leade ou je suis. Chacun est pleinement responsable de son domaine.
La métaphore : Le partenaire “tout ou rien”
= Amitié
Le bien-être du groupe est primordial. C’est le 8 protecteur.
La métaphore : le patriarche
Type 9
Type 9 :
Il s’agit d’un oubli de soi-même, d’un manque de prise en compte de ses besoins, d’une paresse à s’aimer. Il se montre accueillant, dévoué, à l’écoute. Ne pas peser sur les autres, porter leur fardeau, peut-être, mais pas leur infliger le sien. Attention à la cocotte-minute.
La préoccupation du type 9: fuir les conflits, éviter de s’affirmer et de prendre sa place.
Ci-dessous les 3 sous-types de l’ennéagramme type 9:
= Appétit
J’ai mes habitudes, je sors peu, j’ai aménagé une maison confortable, je ronronne dans une routine de vie. Ou je m’active pour le confort matériel de la maison.
La métaphore : le chercheur de confort
= Union / Fusion
L’oubli de soi et l’envie d’une relation intense.
La métaphore : Le fusionnel
= Participation Sociale
L’oubli de soi-même va se faire dans les groupes. C’est une manière rassurante de vivre l’appartenance.
La métaphore : le rassembleur
En conclusion, les sous-types de l'ennéagramme
L’ennéagramme donne à la fois des éléments pour reconnaître les limites de son point de vue, les clés pour mieux accepter la différence de l’autre.
L’ennéagramme nomme la préoccupation centrale du type. Les sous-types permettent de constater rapidement si l’on est à nouveau en train de réagir selon des schémas conditionnés. Il faut donc commencer à observer son propre comportement.
L’avantage incomparable de l’ennéagramme, c’est de mettre un nom clair sur l’Ego et son fonctionnement.
Pour la plupart des personnes impliquées dans le développement personnel, le mot « lâcher prise » est un grand classique. Mais dans la majorité des cas, il demeure un peu abstrait. L’intérêt de l’ennéagramme, c’est qu’il clarifie ou, quand et quoi détendre.
Ainsi il nous permet de se distancier de notre réactivité compulsive pour prendre du recul, pour évaluer si notre réaction est bien la réponse la plus adaptée à la situation présente.
Émotionnellement, plusieurs spécialistes (voir l’ACT) estiment que le meilleur remède à la souffrance émotionnelle ne se trouve ni dans la lutte, ni dans la fuite, ni dans l’anesthésie par la distraction. La meilleure formule, d’après eux , consiste à se détendre dans la douleur pour amener une relaxation de la sensation. Cela ne veut pas dire que la douleur s’en va. Cela veut dire que l’on n’ajoute pas de la douleur à la douleur par l’imagination. Voir les approches de pleines consciences (Mindfulness).
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