S’excuser. Se faire pardonner. Pas toujours simple !

S’excuser. Se faire pardonner. Pas toujours simple !

6 décembre 2018 psychologie 0

S’excuser. Se faire pardonner. Pas toujours simple.

 Demander pardon implique de reconnaître ses torts et surtout d’accorder plus d’attention à l’autre qu’à soi-même. Il est difficile d’abandonner sa position de victime et de reconnaître sa part d’erreur.

La première étape est d’exprimer des regrets et de reconnaître une responsabilité. La deuxième est centrée sur la souffrance ressentie par l’autre. Certaines personnes n’y arrivent pas.

Se faire pardonner

Pourquoi est-ce si compliqué ?

Déjà par amour propre. Un excès  ou un manque d’amour propre génère une gêne pour reconnaître sa part de responsabilité.

Pour une question de point de vue. D’acceptation de la différence et de la relativité des situations. Une même situation peut-être interprétée différemment par 2 personnes. Cela demande d’accepter que votre version des faits est sans doute incomplète.

Enfin cela peut être lié à l’éducation. Peut-être avez-vous grandi dans un foyer où s’excuser était rare. Dans ce cas, vous n’avez sans doute pas appris à reconnaître vos torts. Comme vous n’avez pas appris à faire des excuses sincères dans votre enfance, vous n’avez jamais acquis cette habitude une fois adulte.

Voyez les excuses non comme une défaite pour vous, mais comme une victoire pour votre couple, ou votre relation. C’est vrai qu’il est peut être difficile de s’excuser quand les torts sont partagés. Mais les erreurs de votre conjoint ou de votre interlocuteur ne justifient pas vos propres erreurs. Faire des excuses ne signifie pas se trouver des excuses. Comme tout le monde, il vous arrivera de faire des erreurs. Acceptez-le humblement.

Bien s’excuser, c’est presque un examen de conscience. Pourquoi ai-je fait cela ? Comment me faire pardonner ? Que ressent la personne que j’ai offensée ? Comment l’apaiser ? Cela demande du temps, de l’énergie et de la sincérité.

En fin de compte, s’excuser est un art … sans trop en faire

Des mots blessants, des oublis vexants, des erreurs et des fautes lourdes de conséquences. La vie quotidienne offre maintes occasions de fauter, par action ou par omission. Mais si s’excuser est le minimum requis à la portée de tous, bien s’excuser demande en revanche un certain savoir-faire.

Il ne suffit pas de quelques mots « je suis désolé ». Encore faut-il suivre les étapes qui permettent réellement de se faire pardonner.

Il n’y a pas de vraies excuses, sans la reconnaissance de la peine que l’on a infligée à l’autre. Or il est impossible de bien exprimer ce que l’on ressent quand on est en position de défense (justifications…).

1ère étape : 6 éléments déterminants pour s’excuser

En 2016, Roy Lewicki (Université Colombus – Ohio) a identifié 6 éléments réellement déterminants. Son étude est considérée comme la référence sur le sujet.

Regrets :

Exprimer ses remords clairement, sincèrement, est le point de départ incontournable. Bien souvent, on a tendance à se lancer dans des explications qui ressemblent à des justifications. Il s’agit de dire (et de penser) à notre interlocuteur que nous avons conscience de l’avoir blessé. Seule l’expression de cette conscience permet d’installer un climat d’écoute et de confiance.

Explication

Il ne suffit pas de dire désolé pour réparer. Prendre le temps d’expliquer ce qui nous a conduits à blesser l’autre, volontairement ou non, est nécessaire pour exprimer la valeur que nous accordons à notre démarche, donc à la relation. L’important est que notre interlocuteur comprenne comment nous avons « fauté » (contexte, état d’esprit, malentendu…).

  • Responsabilité

Nous avons souvent tendance à nous trouver des excuses en même temps que nous tentons d’en présenter. Ce n’est ni honnête, ni productif. Reconnaître notre responsabilité sans chercher à s’exonérer est le minimum.

Ressenti

Une fois les regrets exprimés, les faits rappelés et notre responsabilité admise, place au ressenti. Il est essentiel de partager ce que nous ressentons : culpabilité, gêne, regrets, honte… Mettre en mots ces émotions revient à faire preuve d’empathie dont nous avons sans doute manqué au moment où nous avons blessé l’autre.

Réparation

Il est possible de demander à l’autre comment on pourrait se rattraper, se racheter ou adoucir la blessure.

Pardon

Enfin le dernier élément de cette première étape : demander pardon, qui exige autant d’humilité que de sincérité. Le pardon vise à rétablir un équilibre rompu, un contrat trahi. Mais attention, libre à la personne lésée de l’accorder ou pas. On a trop souvent tendance à croire que e simple fait de s’excuser entraîne le pardon de l’autre.

Si s’excuser n’est jamais chose aisée, plus vous tarderez, plus vous aurez du mal à les faire accepter. Paradoxalement, moins l’offense est grave, plus il faut aller vite. A l’inverse, si vous avez causé un tort sérieux à quelqu’un, il vaut mieux permettre aux émotions de retomber.

Des excuses ont la capacité de désarmer les autres de leur colère et d’empêcher d’autres malentendus. Elles contribuent à rétablir une relation de confiance avec une personne que l’on a blessée, et même la consolider.

Mais attention, danger

  • Des excuses qui sont formulées à contrecœur peuvent avoir un effet contraire sur une relation. L’authenticité des excuses est primordiale pour obtenir le pardon. Les excuses doivent être sincères et non contraintes. Bien souvent, les excuses sont faites par politesse, la sincérité ne venant qu’en deuxième intention.
  • On ne s’excuse pas pour faire le procès de l’autre.
  • Exprimez-vous à la première du singulier. Très souvent, on exprime des choses comme « je suis désolé de te voir touché à ce point » ou «  je suis désolé que cela t’ai autant touché ». Une excuse n’a pas besoin de porter sur les sentiments de l’autre personne. Avec ce genre de déclaration, vous ne faites pas des excuses, mais vous transférez la responsabilité vers la personne lésée.
  • Surtout on n’emploie le terme « mais ». Des excuses qui contiennent ce mot ne seront presque jamais jugées comme acceptables. En effet, le terme « mais » exprime une opposition. Il déplace la reconnaissance de la responsabilité et l’expression des regrets vers les justifications de votre comportement. Évitez de dire quelque chose comme « je suis désolé mais j’étais vraiment très fatigué ». Cela souligne votre excuse pour l’erreur plus que vos regrets d’avoir blessé l’autre personne. Il vaut mieux exprimer « je suis désolé d’avoir été sec. Je sais que je t’ai blessé. J’étais fatigué et je regrette vraiment ce que j’ai dit »
  • Enfin pas la peine non plus de se rabaisser et de tout accepter sans broncher. Le but est de réconcilier, tout en se respectant et non de créer une autre dispute.

2ème étape : se centrer sur la souffrance ressentie de votre interlocuteur et trouver un remède

La personne la plus blessée est notre interlocuteur. Aussi on évite de s’épancher sur sa honte, sa culpabilité, sa tristesse. On a reconnu que l’on a blessé l’autre, aussi surtout maintenant c’est de l’écoute qu’il faut proposer.

On ne l’interrompt pas et on accepte les critiques s’il y en a.

L’objectif est de trouver un remède. Et ce remède doit se construire à 2.

Réservez suffisamment de temps pour avoir un dialogue approfondi. Des excuses rapidement présentées sont souvent inefficaces. Pire, des expressions comme « bon j’ai présenté mes excuses, on peut passer à autre chose ! » ne fera qu’empirer la situation. Vos excuses doivent remplir plusieurs buts (les 6 éléments) et montrer que votre comportement sera différent à l’avenir.

Attention, il faudra respectez vos promesses. Autrement le manque de confiance peut atteindre un non-retour.

En conclusion

Le rituel des excuses, parce qu’il nécessite la collaboration de l’offenseur et de l’offensé est une occasion supplémentaire de célébrer la convivialité en confirmant à chacun sa place et le respect qu’on lui doit.

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