8 Types psychologiques de Jung

8 Types psychologiques de Jung

12 août 2023 psycho 0

8 types psychologiques d’après Carl G. Jung – fred Lacroix, août 2023

La typologie jungienne est une théorie des types psychologiques proposée en 1921 par le psychiatre suisse Carl Gustav Jung. Jung découvre que les différents types de conscience (et d’inconscience) expliquent en grande partie les différences observées chez ses patients, et les personnes en général. Dans son livre il explique que les 2 énergies opposées que sont l’extraversion et l’introversion sont complémentaires et que quand l’une est consciente, la seconde est inconsciente et équilibre la première. La relative prédominance de l’une ou l’autre va déterminer le type d’une personne. Ainsi les différences de types psychologiques peuvent être utilisées comme un outil pour comprendre ses différences de fonctionnement avec les autres. Vous remarquerez qu’on ne parle pas de types de personnalité mais de types psychologiques. Ceci est clef dans cet article.

8 types psychologiques

Sur ses bases, Jung a décrit 8 types de psyché ou 8 fonctions cognitives. C’est à partir de cette théorie que sont nées les approches telles que la vision occidentale de Myers et Briggs (1962) plus connue sous le nom de MBTI. Le test du MBTI est le test le plus effectué au monde, mais pas par les scientifiques. Cette approche décrit 16 types de personnalités (et non psychologiques). En parallèle dans les pays de l’Europe de l’est (sphère soviétique), une seconde vision est développée et appelée Socionique. Très proche du MBTI, ce modèle propose aussi 16 types de personnalités. C’est la psychologue Aushra Augustinavichute (Lituanie) qui a développé ce modèle. L’institut International de socionique a été fondé à Kiev (1991) en Ukraine. On peut aussi citer les 4 tempéraments de David Keirsey ou l’approche de Singer et Loomis qui a essayé de mettre à défaut le modèle du MBTI. D’après elles, le MBTI se trompe dans 50 % des cas dans sa classification des personnes.

Principe de la théorie commune à tous ces modèles

Jung définit 3 grandes fonctions cognitives de la psychologie d’une personne à travers :

  • Son orientation de l’énergie
  • La manière dont il recueille l’information
  • La manière dont il traite l’information

 

L’orientation de l’énergie :

Jung a observé que les personnes ont tendance à trouver leur énergie soit à travers :

  • Le monde Extérieur (E) ; en côtoyant les autres pour se ressourcer ; l’extraversion (Je suis à l’aise avec les autres, je profite de mes loisirs pour bouger, je préfère m’exprimer par la parole…)
  • Le monde Intérieur (I) : en passant du temps seul pour se ressourcer ; l’introversion (je profite de mes loisirs pour me détendre, je préfère m’exprimer par l’écriture, je préfère être seul pour réfléchir…)

On a tendance à penser que l’introverti est timide, solitaire et peu sociable et que l’extraverti est très expansif et parfois superficiel, or ce sont des stéréotypes. D’ailleurs, la timidité et la sociabilité n’ont rien à voir avec l’introversion ou l’extraversion.

 

Le recueil de l’information (Perception) de 2 manières opposées :

  • Soit à travers la sensation(S) :  comprendre les faits et les éléments percevables au moment présent (caractéristiques détaillées et pratiques). La sensation vous dit que quelque chose existe.
  • Soit à travers l’intuition(N) : comprendre évaluation globale et synthétique de la situation (son origine et sa finalité).

 

Le traitement de l’information (Jugement) de 2 manières opposées

  • Soit à travers la pensée (Thinking – T). La réflexion vous explique ce que la situation est. C’est l’intellect. C’est un jugement sur la nature objective de quelque chose.
  • Soit à travers le sentiment (Feeling – F). Le sentiment vous indique si la situation est agréable ou pas, bonne ou mauvaise. C’est l’affect. C’est un jugement de valeur subjectif.

 

Chaque personne a des facultés plus ou moins développées de ses fonctions cognitives. Certaines fonctions dominent au détriment des autres. Si une personne a une tendance naturelle à approcher les choses au travers de son intellect, le côté sentimental passera souvent mécaniquement au second plan, et vice-versa. De la même façon, les personnes « intuitives » ont souvent tendance à aborder les problèmes de la vie en tentant de trouver une solution à long terme alors qu’ils auront du mal à percevoir le problème immédiat.

Jung considère qu’il y a une fonction dominante. Si une fonction prédomine chez une personne, alors le type de la personne correspond à cette fonction principale.

Jung distingue ainsi quatre types de personnes :

Chacun des quatre types suscités peut être soit introverti soit extraverti. Ainsi il existe huit types-attitude : quatre extravertis et quatre introvertis.

Jung pense aussi qu’il existe une fonction inférieure, ou plus exactement moins développée. Cette fonction inférieure est par définition opposée de la fonction dominante. C’est elle qui est la source de nos erreurs et de nos susceptibilités. Elle est souvent inconsciente. Il faut donc la cibler pour travailler en développement personnel. Avec l’objectif de la rendre plus consciente.

Pour Jung, la fameuse « individuation » conduit à identifier la place de chacune des fonctions et à faciliter leur accès.

L’apport du MBTI

Jung décrit aussi la fonction auxiliaire qui exerce une influence conjointe à la fonction dominante. Cette fonction auxiliaire ne peut être opposée à celle de la fonction dominante.

Afin de connaître quel genre de fonction est la plus forte, Isabel Myers (MBTI) a rajouté la dimension de Jugement-Perception avec une polarité Organisé / Adaptabilité. Ce qui induit 16 probabilités (et non plus 8). Pour chaque probabilité, correspond la description d’un type de personnalité.

C’est la raison pour laquelle on parle de :

  • 8 types psychologiques (description de Jung) ; Ne, Ni, Se, Si, Te, Ti, Fe et Fi
  • 16 types de personnalités (description du MBTI) ; ISTJ, ISTP, ESFP, ….

 

Dans le type ISTJ, la fonction dominante est le S (Sensation), la fonction auxiliaire est le T (Pensée) et l’orientation est introvertie.

Dans le type ESTJ, la fonction dominante est le S (Sensation), la fonction auxiliaire est le T (Pensée) mais l’orientation est extravertie.

Le jugement extraverti confirme l’axe pensée/sentiment comme dominant. Donc un ES ou un ENTJ confirme le T et un ES ou un ENFJ confirme le F comme dominant.

Inversement le jugement introverti confirme l’axe opposé intuition/ sensation comme dominant. Donc INFJ ou un INTJ confirme le N. Et ISFJ ou un ISTJ confirme le S.

Limites et controverses du MBTI (Christiansen & al., 2013)

Et vice versa. Un peu compliqué n’est-ce pas ? Il ne faut pas oublier que Jung a développé la psychologie analytique et que le travail sur l’inconscient joue un rôle majeur.

Cette approche alambiquée est l’une des raisons qui me pousse à apprécier les 8 descriptions de types psychologiques de Jung et d’avoir une certaine méfiance pour les descriptions de personnalités du MBTI.

Les autres raisons de cette méfiance sont :

  • Il existe de nombreux tests MBTI et il est rare d’avoir le même type de personnalité en fonction des tests. Le test est-il sensible à l’humeur du jour du répondant ? Ce qui en ferait un test psychométrique de mauvaise qualité. Ou certains tests disponibles sur le net n’ont pas été validés scientifiquement. Je n’ai pas la réponse.
  • Le test MBTI est dichotomique. Vous n’avez pas le choix. C’est A ou B. En d’autres termes, vous devez choisir le moins pire des propositions. Est-ce que le « moins pire » peut décrire notre personnalité ? Singer et Loomis ont essayé de changer cette faiblesse, mais la validation de leur test est relativement controversée à ce jour (D.A. MacDonald).
  • La description des 8 types psychologiques de Jung se rapproche des 9 types de l’ennéagramme. Cette corrélation est en cours de validation par notre amie Angélique (Anzhelika Zabava, Ukraine). C’est elle qui a écrit les articles sur Jung et l’ennéagramme, et qui attend votre soutien.
  • Les discordances entre le MBTI et l’approche socionique (essentiellement sur les types introvertis) posent question.

 

Evolution

  • Il existe un MBTI niveau II qui permet d’intégrer les stratégies d’adaptation et donc l’évolution des comportements chez une personne. Mais encore validé par la société Myers-Briggs Company uniquement.
  • Je n’ai pas de doute sur la pertinence des 16 descriptions de personnalité qui ont largement été validées dans le monde. J’ai plus de doute (car peut-être je n’ai pas les bonnes informations) sur le lien entre le résultat du test MBTI et la description qui s’en suit.
    • D’ailleurs l’effet Barnum est un biais cognitif induisant toute personne à accepter une vague description de la personnalité comme s’appliquant spécifiquement à elle-même. Cet effet est très fréquent dans mes séances de coaching où j’essaie de recentrer mes clients non pas sur 1 ou 2 caractéristiques qui leur parlent, mais l’essence qui caractérise leur personnalité.
    • D’autre part pour exemple, la sensibilité d’un test ennéagramme est environ 60%. En d’autres termes, 40 % des personnes ne trouvent pas leur profile (profile erroné, profiles similaires …). Quid du test MBTI ? (Je n’ai pas à ce jour l’information, même si Singer et Loomis l’estime à 50 %).

Test des 8 types psychologiques de Jung

J’ai recherché sur le net s’il existait un test sur les 8 types psychologiques de Jung, et je n’en ai pas trouvé. L’idée d’un tel test serait de mesurer les 8 fonctions cognitives indépendamment des unes et des autres. Puis de voir si l’une est dominante dans un deuxième temps. Ainsi une description d’un type de personnalité parmi les 8 pourra être proposée.

Aussi j’ai développé un test qui permet d’identifier les 6 fonctions cognitives de base (Intuition, Sensation, Pensée, Sentiment, introversion et extraversion). Ce questionnaire ne génère pas de code MBTI et se limite aux 8 types psychologiques de la typologie de Jung. J’y ai rajouté une question sur votre type ennéagramme si vous le connaissez. Et je vous sollicite pour savoir si la description vous correspond (sur 1 échelle de 1 à 10). L’objectif est de valider ou invalider ce test avec vous et d’obtenir des datas sur la corrélation avec l’ennéagramme. Merci pour votre soutien dans nos activités de recherche.

Sources :

  • Christiansen, Neil, ed. Tett, Robert, ed., Handbook of personality at work, Brunner-Routledge, 2013.
  • Douglas A. MacDonald (1992). The Singer-Loomis Inventory of Personality: A validity and reliability analysis.
  • G. Jung, Types psychologiques, édition originale allemande, 1921 ; 5eédition en français, Genève, éditions Georg, 1977
  • Myers, Isabel B. Gifts Differing: Understanding Personality Type. Palo Alto: Consulting Psychologists Press, 1980. Print.
  • Singer, J. & Loomis, M. (1984). The Singer-Loomis Inventory of Personality – experimental edition. Palo Alto : Consulting Psycholgists Press, Inc.
  • The Myers-Briggs Company, « MBTI® Niveau II»  sur https://eu.themyersbriggs.com/fr-FR/tools/MBTI/MBTI-Step-II
 

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