Ennéagramme vs big 5: le test préféré des chercheurs

Ennéagramme vs big 5: le test préféré des chercheurs

9 décembre 2020 ennéagramme 0

Ennéagramme vs Big 5 par fred Lacroix – Oct 2020

Nous sommes tous différents tout en restant quelque part pareils. 

La psychologie de la personnalité s’appuie maintenant sur un socle solide de connaissances constitué ces 30 dernières années. Les chercheurs ont mis en évidence un ensemble de 5 facteurs de personnalité connu de nos jours sous le nom de “Big 5”. Ces 5 grands facteurs permettent de mesurer minutieusement les personnalités des gens dans une population. Ce modèle est le modèle le plus utilisé par les chercheurs en psychologie sociale dans le monde. Mais ce modèle trouve ses limites dès qu’il aborde le pourquoi et le comment au niveau d’un individu isolé, comme c’est le cas en psychologie clinique, en coaching ou en recrutement.

Le modèle de l’Ennéagramme aspire à une description et à une compréhension très détaillées du psychisme d’un individu. Ainsi, elle ne se résume pas à un « catalogue » dans lequel il suffirait de sélectionner le type prédominant qui prédirait les pensées, les émotions ou les comportements d’un individu. Au contraire, la répartition des ennéatypes varie entre chaque individu en fonction de son héritage familial, de son histoire de vie personnelle, de son âge, de sa maturité mais également de ses états psychoaffectifs instantanés.

Corrélation: Ennéagramme vs Big 5

Néanmoins certains ennéatypes semblent plus prédisposés que d’autres à se rapprocher de facteurs de personnalité tels que l’extraversion ou l’ouverture. Dans cette étude, nous avons recherché l’existence éventuelle de liens entre les types de l’ennéagramme et les facteurs de personnalité décrits dans le modèle du Big 5. Par exemple le type 1 devrait être plus conscencieux que les autres ennéatypes.

Au final, merci aux 162 participants sans qui cette étude n’aurait pas pu être réalisée. Ennéagramme et valeurs psychologiques

Psychologie positive

L'ennéagramme

« Ennéagramme » est issu du grec ancien έννέα (neuf) et de γράμμα (lettre, symbole). Il désigne un modèle de la personnalité basé sur un dessin à neuf branches.

Jusqu’au siècle dernier, les origines de l’Ennéagramme restent mystérieuses et ses écrits épars. Ce qui malheureusement donne souvent une image ésotérique et négative à ce modèle. En France, l’Ennéagramme figure dans le rapport de 2010 de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Cependant, d’autres méthodes efficaces utilisées couramment en psychologie médicale sont également citées dans ce rapport. Nous pensons notamment à l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) ou à l’analyse transactionnelle.

 

L’ennéagramme moderne

Claudio Naranjo, médecin psychiatre chilien, décida de transcrire le système de l’ennéagramme dans un langage adapté au monde occidental. Par ailleurs il  porta son intérêt sur les liens entre l’Ennéagramme et les catégories diagnostiques du DSM. Le manuel du DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) est un ouvrage publié par l’Association Américaine de Psychiatrie et qui fait référence dans le monde. 

En outre, Naranjo collabora avec les grands psychologues de la personnalité de l’époque dont Allport à Harvard et Cattell à l’Université de l’Illinois vers 1962-1963. Il travailla également avec Fritz Perls, fondateur de la Gestalt-thérapie. Finalement le modèle sera popularisé dans les années 1970 entre autres par Helen Palmer. Ainsi l’ennéagramme est aujourd’hui une unité d’enseignement (UE) dans le MBA de Standford (1994), un des diplômes commerciaux les plus cotés outre-atlantique. Puis il est présent dans d’autres universités américaines (Chicago …) et canadiennes, ainsi qu’à HEC. 

L’ennéagramme est utilisé aujourd’hui comme outil d’accompagnement par des coachs, ou comme outil d’aide au diagnostic par des psychothérapeutes, ou tout simplement comme outil de développement personnel ou de management. L’avantage de cet outil est qu’il est accessible à tous.

 

Le modèle de l’ennéagramme

En premier lieu ce modèle propose neufs caractères que nous nommerons « ennéatypes » en tant qu’abréviation de « type de caractère selon l’Ennéagramme ». Néanmoins bien que répondant à la définition d’une typologie des caractères, ce modèle est beaucoup plus complexe puisqu’il intègre plusieurs dynamiques.

Le caractère se forme parfois par identification à certains traits de caractère des personnes influentes de l’enfance et l’adolescence (souvent les parents) ou au contraire par contre-identification à ces mêmes personnes. Jusqu’ici, on peut penser que l’on ne s’éloigne pas vraiment des modèles théoriques classiques de la personnalité. Cependant, l’Ennéagramme va intégrer une approche motivationnelle des comportements humains allant bien au-delà d’un simple assemblage acquis de traits de personalité.

En ce qui nous concerne, le modèle de l’Ennéagramme distingue deux modalités de fonctionnement de l’être humain. L’un est caractérisé par un plein éveil à sa conscience. L’autre par un « pilote automatique » qui apparaît suite à la rencontre entre des prédispositions héréditaires et un conditionnement. Ces deux modalités sont représentées aux 2 extrêmes d’un continuum et sont appelées dans le modèle de l’ennéagramme respectivement l’essence et la personnalité. Bien entendu, chaque individu ne se situe pas dans un des deux extrêmes mais dans ce continuum. Sa position sur ce continuum dépend de sa constitution, de son histoire personnelle et de ses circonstances actuelles de vie. Ennéagramme et valeurs psychologiques

Passion et fixation de l'ennéagramme

Fixations et passions

Le noyau fondamental de chaque personnalité est décrit par Naranjo comme ayant une double nature: une fixation associée à une passion. Chaque passion va être sous-tendue par un préjugé cognitif appelé fixation, justifiant et perpétuant à la fois le comportement. L’intensité ou la répétition de la frustration d’un besoin peut entraîner un intense conditionnement cognitif, affectif et comportemental.

On assiste alors à une rigidification de la personnalité en direction d’une ou plusieurs des neuf modalités (ennéatypes), constituant alors autant de syndromes cliniques. La personnalité est donc le reflet de l’expression de l’ensemble des ennéatypes d’un sujet. Bien que chacun de nous exprime les neuf caractères de l’Ennéagramme dans des proportions uniques, le sujet soumis à un ennéatype utilisera préférentiellement ses modalités de réponse au détriment d’une certaine flexibilité. L’enseignement de l’Ennéagramme considère que chaque individu est soumis à un ennéatype principal. Cet ennéatype principal serait à la racine de toutes ses modalités de caractère. Ennéagramme et valeurs psychologiques

Le modèle des big 5

En psychologie, Big 5 désigne un modèle descriptif de la personnalité en 5 facteurs de personnalité centraux. Ce modèle empirique et factoriel a été proposé par Lewis Goldberg en 1981 puis développé par Costa et McCrae dans les années 1987-1992 (Questionnaire NEO PI-R).

Ces facteurs ne sont pas issus d’une théorie mais ont été identifiés empiriquement par des analyses statistiques et factorielles du langage naturel et d’autres méthodes visant à identifier les traits de personnalité. Ces facteurs de personnalité sont indépendants les uns des autres. Chaque facteur inclut plusieurs traits de personnalité.

De multiples études ont portés sur l’influence de ces facteurs sur divers types de comportements, les relations, la réussite, le bien-être, la santé mentale ….

Le Big 5 ne classe pas les personnes en 5 catégories mais les évalue 5 fois différemment. Effectivement on ne peut présumer de la stabilité émotionnelle d’une personne extravertie. Par conséquent la capacité à apprécier une personne ne peut se faire qu’avec l’ensemble des 5 facteurs.

 

Traits, facteurs et types de personnalité

Néanmoins nombre de chercheurs ont souligné les limites de ce modèle; redondants et pas tout à fait complets. Dans les années 2000 des études lexicales ont identifié un 6ème facteur qui avait été oublié par le Big 5. Il s’agit de l’honnêteté / humilité qui est repris dans le modèle HEXACO.

Si nous prenons en compte les différentes combinaisons possibles de niveaux de ces facteurs de personnalité, nous pouvons décrire un très grand nombre de personnalités différentes. La tentation était grande de reprouper ces personnalités en type de personnalité, comme le fait l’ennéagramme. Certains chercheurs (par exemple, Asendorpf, 2003) ont suggéré qu’il existe 3 types de personnalité. Malheureusement lorsqu’on tente de classer les gens en différents types sur la base du Big 5, on se rend compte qu’ils ne rentrent pas bien dans les catégories (M. C. Ashton, 2014).

Dans un certain nombre de méta-analyses, des corrélations entre les mesures du Big 5 et divers aspects de comportements peuvent être établies. Que ce soit la performance professionnelle, les troubles de la personnalité ou les habitudes de vie. Par exemple le tabagisme est corrélé à un haut niveau de névrotisme et un bas niveau d’agréabilité et de conscienscieusité.

Chacun des 5 facteurs laisse apparaître une influence des gènes et de l’hérédité à part égale. Cependant les valeurs moyennes du Big 5 varient en fonction de la culture.

Au final, la principale force du Big 5 est de proposer une approche standardisée et reconnue au niveau mondial par les chercheurs en psychologie sociale.

Les 5 facteurs de personnalité

Le modèle des Big 5 est parfois appelé “OCEAN”, acronyme du nom de ses 5 facteurs.Ennéagramme et valeurs psychologiques

L’ouverture à l’expérience est une tendance à l’imagination, à l’originalité. Ce sont des personnes curieuses, créatives. Ces personnes aiment entendre des opinions nouvelles et inhabituelles.

A l’inverse un score plus faible montre une tendance au conservatisme, des expériences traditionnelles et familières. Elles n’aiment pas être confrontées à des opinions non conventionnelles ou à des idées bizarres.

La conscienscieusité décrit le contrôle des impulsions qui facilite l’adoption de comportements pour la réalisation de tâche et l’atteinte d’objectifs. Ainsi cela peut être de suivre les normes et les règles, d’organiser et de prioriser les tâches.

Les personnes consciencieuses ont tendance à être fiables, bien organisées, disciplinées et soigneuses.

A l’opposé les personnes moins consciencieuses sont distraites, désordonnées. Néanmoins ce sont des personnes plus spontanées et enjouées, moins prédisposées au perfectionnisme.

Ennéagramme vs Big 5

Les termes introversion et extraversion furent proposés par C. G. Jung (1921). Ils distinguent les 2 types d’attitudes observables chez les individus selon leur tendance à s’intéresser aux objets externes (les autres, le monde) ou à leur propre univers interne (soi).

L’extraversion implique une attitude énergique et inclut des traits tels que la sociabilité, l’affirmation et les émotions positives. 

Les extravertis ont tendance à être sociables et amicales, à s’amuser et à parler.

Les introvertis ont tendance à être réservés et inhibés

L’agréabilité inclut des traits tels que l’altruisme, la confiance, l’affection et l’humilité.

Un score faible peut correspondre à des personnes portées à critiquer ou à être rudes.

Néanmoins l’agréabilité n’est pas toujours utile dans les situations qui demandent de prendre des décisions difficiles ou objectives.

Ennéagramme vs Big 5

Le névrotisme s’oppose à la stabilité émotionnelle et à une tendance aux émotions négatives.

Un score élevé a tendance à démontrer une nervosité, de l’anxiété ou des états déprimés. Ce sont des personnes plus vulnérables au stress.

A l’inverse un score faible présente des personnes plus calmes, sécures et stables. Elles surmontent plus facilement la colère, la gêne. Néanmoins, elles peuvent aussi sous-estimer les menaces potentielles ou se révéler trop insouciantes.

Il faut distinguer les différents tests du Big 5 et faire preuve de précautions. Un score faible en extraversion ne veut pas forcément révéler une introversion. Un score faible peut révéler une dimension opposée ou aussi une indifférence par rapport à cette dimension. C’est pourquoi il est toujours essentiel d’échanger avec la personne sur son positionnement quant à la dimension mesurée. Ce qui n’a pu être fait dans cette étude.

Ennéagramme et besoins psychologiques

Méthodes et outils

Nous avons proposé en septembre 2020 aux visiteurs du site web de l’agence de consulting C5s d’identifier leur ennéatype via un questionnaire digital (Test Ennéagramme v4 de C5s) couplé à un questionnaire du Big 5 (IPIP version of the NEO) (50 questions – likert 5). 162 personnes ont réalisé le questionnaire.

De surcroît, le questionnaire répondait aux normes RGPD avec un consentement nécessaire pour faire le test. Chaque participant recevait les résultats du test automatiquement à la fin du questionnaire et pouvait télécharger ses résultats. Le test pouvait être effectué de manière anonyme (61 % l’ont décidé).

En revanche, l’ennéatype n’a pas été vérifié. Aussi seuls les résultats présentant un ennéatype bien différencié (plus de 10% avec l’ennéatype le plus proche) ont été retenus dans les analyses. Soit 87 résultats (54%). Effectivement le test ennéagramme n’est pas un algorythme qui décide à la place du répondant. Chaque répondant est libre de ses réponses et de sa connaissance.

87 analyses de résultats

Ainsi 69 % étaient des femmes. L’âge moyen était de 35 ans.

69 %

31 %

En dernier lieu, la répartition entre les 9 ennéatypes était relativement homogène sauf pour le type 2. Ennéagramme et valeurs psychologiques

Les type 6 et 9 sont les plus craintifs pour effectuer un test sur internet (D’ailleurs ce sont les 6 qui le plus souvent quittent le test quand il leur est demandé un nom et un e.mail, même si c’est optionnel)

Le type 2 lui n’a pas le temps de s’occuper de lui-même et ne recherche pas  à faire des tests de développement personnel.

Quand au type 8, il est fort et n’a pas besoin non plus de faire des tests de développement personnel.

Ceci sont des tendances et non des généralités. D’ailleurs les types 8 quand ils commencent une démarche de développement personnel vont jusqu’au bout et souhaitent souvent du coaching.

Ennéagramme et besoins psychologiques

Résultats

Les résultats ont été analysés premièrement par ennéatype, puis par facteurs. Enfin une synthèse tenant compte des répartitions est proposée.ues

Analyse par ennéatype

Attention ce sont des moyennes qui ne préfigurent pas de la répartition des scores des différents ennéatypes (écart type ….). Cette répartition sera plus visible dans la synthèse.

Néanmoins on retrouve bien à travers les moyennes des big 5 par ennéatype la typologie des 9 types de l’ennéagramme.

Sans surprise le caractère conscenscieux du type 1 ressort, avec la moyenne la plus élevée de tous les ennéatypes.

L’émotivité étant au plus bas certainement liée à la frustration interne des types 1.

Si l’agréabilité reste positive, les autres facteurs ont un score bas. Mais par le nombre limité de participants de type 2, aucune conclusion ne peut être tirée.

L’ennéatype 3 ressort avec des moyennes positives sur tous les facteurs. Pour cet ennéatype l’image et la reconnaissance des autres est importantes.

 

Ennéagramme vs Big 5

L’extraversion et l’agréabilité de l’ennéatype 4 ressort positivement. Même si cette agréabilité recherchée peut être mise à mal par une stabilité émotionnelle faible.

La conscienscieusité et l’ouverture restent dans des valeurs neutres.

On retrouve le calme et la sérennité, ainsi que la curiosité et l’objectivité de l’ennéatype 5 à travers les facteurs d’émotivité et d’ouverture.

Et le type 5 n’est pas connu pour son agréabilité et sa facette extravertie.

L’ennéatype 6 est connu pour son anxiété et sa méfiance, qui n’en font pas quelqu’un de stable émotionnellement (dominé par la peur). Le type 6 a tendance à être conservateur.

On retrouve le coté épicurien du type 7, extraverti, ouvert aux nouvelles expériences, sociable. pour lui l’ordre et les règles ne sont pas des priorités.

 

Ennéagramme vs Big 5

L’ennéatype 8 est un type qui a besoin de contrôler, et qui garde son sang froid. Ceci peut expliquer son ressenti de grande stabilité émotionnel. 

On aurait pu s’attendre à une plus grande extraversion, même s’il n’a pas les mêmes motivations que le type 3 et 7. Le regard des autres lui importe peu.

On retrouve bien le manque de confiance en soi de l’ennéatype 9 à travers les facteurs d’extraversion, de conscienscieusité faibles.

Il n’aime pas le changement et donc l’ouverture qui peut briser sa routine et son confort.

Analyse par facteur

Ici aussi les graphes représentent des moyennes par ennéatypes et par facteurs de personnalité. Les résultats du type 2 sont aussi à prendre avec des pincettes de par le faible nombre de répondants.

On considère que des valeurs proches de 0 ne sont pas significatives.

Le type 5 ressort bien avec la plus grande ouverture à l’expérience suivi par le type 7.

Le type 9, suivi de loin par le type 6 présentent la plus grande résistance au changement, sans surprise. Pas de conclusion pour le type 2 qui est étonnamment bas.

Le type 1, suivi par le type 3 ressortent avec la plus grande conscienscieusité. Le type 1 par son besoin de perfection, et le type 3 par son besoin d’efficacité. Ce qui fait que ces 2 types peuvent être parfois confondus.

A l’inverse, c’est sans surprise que l’on retrouve le type 7 et le type 9 avec les valeurs les plus basses. La recherche du plaisir et du confort au détriment des règles étant primordiale chez ces 2 ennéatypes.

Néanmoins globalement les écarts ne sont pas grands et peuvent être liés à des écarts non statistiques.

 

Ennéagramme vs Big 5

On retrouve le type 7 suivi des types 3 et 4 dans le comportement extraverti. Le type 7 étant en général le bout en train du groupe.

On retrouve bien inversement le type 5 et le type 9 dans l’introversion.

Les résultats des types 2, 6 et 8 étant plus surprenantes.

Mis à part le type 5 qui se détache sur des valeurs basses, les différences statistiques pour les autres ennéatypes n’est pas suffisantes pour en tirer des conclusions. Les valeurs restant autour de la moyenne.

L’ennéatype 8 ressort avec la plus grande stabilité émotionnelles, quand le type 6, 4 et 2 montrent une instabilité (avec les réserves pour le 2).

Des tendances confirmées par les moyennes dans l’analyse de l’ennéagramme vs big 5

On retrouve globalement bien la description des 9 types de l’ennéagramme à travers le modèle du big 5. 

L’ennéatype 1 est bien le type de l’ennéagramme le plus conscienscieux. Le type 5 avec la plus grande ouverture, quand le type 9 a la plus faible ouverture. Le type 7 et 3 étant les plus extravertis, quand les types 5 et 9 les plus introvertis.

Néanmoins comme on le verra par la suite, l’ennéagramme se présente comme un système dynamique, où personne n’est enfermé dans un comportement stéréotypé. Chacun a la possibilité de changer globalement avec une plus grande conscience de ces comportements automatiques.

S’il est reconnu scientifiquement qu’un trait de personnalité reste stable dans le temps (à travers l’âge), il est difficile de démontrer cette même stabilité quand on adresse la psyché dans sa globalité.

Comme l’intelligence émotionnelle qui peut être améliorée dans le temps, au contraire du QI, nos comportements peuvent l’être aussi.

La combinaison des facteurs du big 5 ne peuvent pas identifier un ennéatype donné, comme on peut le voir ci-dessous. 

Limites de l'étude

Le premier tableau montre très clairement que l’ennéatype 1 se détache des autres ennéatypes avec des valeurs hautes à 68% pour le facteur de la conscienscieusité.

Néanmoins on peut voir la répartition des ennéatypes 1 dans le tableau de droite. 3 individus de type 1 montrent une conscienscieusité inférieure à la moyenne générale.

L’analyse d’un facteur du big 5 ne permet donc pas d’identifier un ennéatype.

L’analyse simultanée des 5 facteurs ne permettent pas non plus d’isoler un ennéatype.

Il serait intéressant de compléter cette analyse sur une plus grande population.

Il est aussi important de garder à l’esprit que les ennéatypes des participants n’ont pas été confirmés. Si globalement le test d’ennéagramme permet d’identifier les ennéatypes dans la majorité des cas, sa sensibilité avoisine 80 %. Même si nous avons éliminé les résultats douteux, nous ne pouvons pas confirmer 100% des ennéatypes. L’idéal serait d’avoir un entretien avec chaque participant.

Synthèse

Une couleur foncée indique une plus grande concentration de résultats.

Ouverture

Le type 9 se détache bien des autres ennéatypes. Les type 1 et 4, malgré une moyenne positive montrent aussi des individus peu ouverts. Ce qui n’est pas une surprise.

Conscienscieusité

Le type 1 a un tropisme élevé quand le type 7 montre des individus avec des valeurs très basses. Mais globalement chaque ennéatype présente des sujets avec une conscienscieusité elevée.

Extraversion

Ici aussi seul le type 9 montre en général une introversion. Si le type 3 a peu de sujets introvertis, néanmoins la plupart des types 3 sont vers la moyenne. Seul le type 7 a une densité de scores élevés.

Agréabilité

C’est le facteur du big 5 où la répartition est la plus équilibrée. Aucun ennéatype ne se distingue des autres, statistiquement parlant.

Emotivité

Même si les types 6 et 8 se distinguent un peu, ici aussi la répartition reste relativement homogène, comme le montre le type 5.

Avec la perspectivennéagramme et valeurs psychologiques

Conclusion

En conclusion, on note à travers l’étude une corrélation entre certains facteurs du big 5 et les ennéatypes qui confirme certains traits de caractères de l’ennéagramme.

Néanmoins pour un individu donné, les facteurs de personnalité du Big 5 ne sont pas assez discriminants pour identifier un ennéatype.

Le modèle Big 5 peut être utilisé en complément de l’ennéagramme pour faire ressortir, pour certains individus, leur mode automatique encore “trop” prononcé.

Dans un cadre de recrutement par exemple, l’identification de l’ennéatype peut permettre d’attirer l’attention du recruteur sur certains traits de personnalité qui devront être confirmés ou infirmer lors d’un échange oral.

Ces résultats confirment les études précédentes indiquant la difficulté de lier scientifiquement un trait de personnalité avec une approche globale de la psyché comme l’ennéagramme. Néanmoins ces résultats nécessitent d’autres études supplémentaires avec un ennéatype confirmé.

Ennéagramme et valeurs psychologiques

 

Bibliographie:

Claudio Naranjo: Ennéagramme, caractère et névrose

Michael C. Ashton: Psychologie de la personnalité et des différences individuelles, édition De Boeck supérieur, 2014

Psychomedia

Wikipedia

Helen Palmer: le guide de l’ennéagramme, InterEditions, 2009

Nos autres études et articles :

 

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