L’échéance (ou gérer la crise)

L’échéance (ou gérer la crise)

9 novembre 2017 Social 0

L’échéance (face à la crise) François de Closets – (Gérer la crise)

Rigueur ou relance ? En cet automne 2009, c’est au peuple grec de choisir.

70 ans plus tard, la pièce est la même. Mais le terrain a changé: du militaire, nous sommes passés à l’économique. Depuis 2007, le monde affronte la plus grave crise des 50 dernières années, peut-être de toute l’ère industrielle. Mais les Français, hormis le million de chômeurs supplémentaire, n’en ont guère ressenti les effets. Le niveau de vie a été maintenu. L’Etat providence assure toujours ses prestations, aucun droit social n’a été remis en cause.

 
Crise et tempête

Face à la crise

Que représente la fraude sociale ? Autant la fraude fiscale est à peu  près connue, ~50 mds, et combattue sans état d’âme, autant la fraude sociale est ignorée et fantasmée. Pour la droite libérale elle est énorme. Pour la gauche socialiste, elle ne peut être que marginale. En 2011, une mission parlementaire évalue le travail au noir de l’ordre de 15 Mds.

Dans ce maquis de réductions d’impôts … (150 Mds) … chacun s’imagine exclu de ces privilèges dont bénéficieraient les autres. Nous en profitons tous à un titre ou à un autre, et, bien souvent sans le savoir.

1% de la population française touche en moyenne 84 500 €/an. 0.01% (au nombre de 5 800 foyers) ont 1 200 000 €/an. Sur le revenue total, que se partage les Français, la part prise par les 90% qui ne sont ni les plus pauvres, ni les plus riches a connu une quasi stagnation (2004-2007 insee 2010).

En 2003, tandis que les allemands lancent la bataille de la compétitivité (traduisez plus de précarité, baisse des rémunérations), les Français se mettent aux 35h, engagent des fonctionnaires, augmentent le smic et soutiennent la consommation par le déficit publique… Nous nous rattrapions lorsque notre main-d’oeuvre était moins chère, maintenant les Allemands nous dament le pion. En 1 décennie, nous avons accumulé 100 Mds de déficit dans les échanges bilatéraux. Aujourd’hui notre défi n’est pas la Chine, mais l’Allemagne (déficits respectifs de 20 et 16 Mds €).

Dialogue et attentes

Le dialogue social tient un rôle mineur. Entre les patrons qui ne veulent rien concéder, par crainte de ne pouvoir reprendre. Et des syndicats qui ne veulent rien accepter, par crainte de se faire avoir. Face à la concurrence exacerbée de la mondialisation, de telles rigidités deviennent mortelles.

Les gouvernements ont perdu le droit de l’impopularité, ils ne peuvent qu’augmenter et jamais réduire, ajouter sans supprimer.

Faut-il s’étonner qu’un peuple floué ressente la tentation de la rupture, du rejet total ? A bas l’Europe, à bas l’euro, à bas les gros, refermons nos frontières, revenons à la France d’hier et demandons à l’Etat une assurance tout risque contre l’avenir. Les Français ont toutes les raisons de s’indigner, malheureusement ils se révèlent plus réactionnaires que réactifs, plus soucieux de conserver que de reconstruire.

Tous les besoins des hommes sont en tant que tels légitimes … les aspirations multiples, toujours renouvelées, deviennent des droits: droit à la sécurité, au travail, au loisir, à l’éducation, à la santé, à ‘enfant, etc. … Avec l’Etat providence, “le droit de” devient “le droit à”. Toutes les sociétés industrielles se sont, peu ou prou, enfermées dans ce piège: faire naître des espérances qu’elles sont incapables de satisfaire en temps de crise.

Jouer ou subir ?

Les syndicats de dockers et grutiers ont pu bloquer les ports pendant des décennies et compromettre des milliers d’emplois. Avant que la cour des comptes fasse savoir en 2011 que les grutiers de Marseille gagnent 4 000 euros net par mois pour 13 heures de travail effectif par semaine. Sur ces cas extrèmes …

La France n’a pas trouvé le mode d’emploi pour gérer l’économie de marché face à la mondialisation libérale. Faut-il s’en étonner ? On ne maîtrise pas un jeu dont on n’admet pas les règles… D’où la tentation, quand viendra l’orage, au plus profond de la crise, de rejeter purement et simplement ce capitalisme mondialisé. Fort bien, mais quelle est l’alternative ?

En Conclusion

La solution ne se trouve ni dans les programmes de la droite, ni dans ceux de la gauche. Elle doit partir d’une approche pragmatique et non plus idéologique.

Face à la crise, nous sommes tous dans le même bateau !

 
 

 

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