Manuel de coaching cognitif et comportemental
Manuel de coaching de Michael Pichat (universitaire psy. http://www.chrysippe.org) – Photo: Macau 2008 –
En 2002, D. Kahnemann a le Nobel d’économie pour sa théorie des perspectives, base de la finance comportementale et l’importance des biais cognitifs dans les processus d’analyse et de prise de décisions (Bourse, …).
Les biais cognitifs sont des “routines de pensées” permettant de réfléchir avec un minimum d’effort, en se rattachant à des règles simplifiées de prise de décisions et à des modèles généraux de raisonnement socialement partagés et validés.

Le coaching cognitif et comportemental
En résumé, le coaching C.C. est 1 désapprentissage de biais cognitifs entraînant des dysfonctions et 1 apprentissage. En d’autres termes, faire prendre conscience que des pensées dysfonctionnelles sont à l’origine d’émotions et de comportements contre-productifs / inadaptés.
D’abord, la pensée est première (sauf urgence ou stress). Puis les émotions et comportements sont secondaires. Mais aussi de bons révélateurs de pensées.
Selon les fondements du Stoïcisme (III° av JC), avec Zenon (Grèce) ou Sénèque et Epitecte (Rome):
“Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais la représentation fabriquée”.
Coaching cognitif et comportemental
- Premièrement c’est une fabrication de solutions (QUOI) et non une thérapie (POURQUOI)
- Deuxièmement c’est de l’Ancrage dans l’Ici et Maintenant et non une fixation du passé
- Puis c’est une fabrication d’un plan d’action opérationnel avec des objectifs impactant
- Enfin c’est un travail des croyances limitantes (schémas), de distorsions cognitives et pensées automatiques
4 fondements
1. Questionnement de la représentation du réel: identification du “malentendu” (Erreur fondamentale). “Arrivant comme à son habitude 15 mns en retard à son travail, et réprimandé par son n+1, un salarié explique le soir à son conjoint que son n+1 lui a manqué de respect“.
2. Objectif: réattribution causale (prise de conscience indispensable). Soit une :
- cause externe: indépendante de lui, de sa responsabilité (“mon boss ne peut pas m’encadrer, je n’ai pas eu de chance, c’est plus fort que moi, ..)
- cause interne: responsabilité et donc action corrective
et flexibilisation cognitive (relativisme). Le passage de pensées rigides (je dois, il faut, ..) à des consensus de préférences (“je préfère que … mais cela ne sera pas forcément le cas … et pas si dramatique”)
3. Ainsi le coaché est l’acteur de son propre changement: dans la décision des sujets, et l’identification des croyances)
4. Un ancrage dans l’ici et maintenant: plus qu’une longue recherché de causes, c’est une recherché de solutions à une situation précise et actuelle. L’action plus que la compréhension est la première source du changement.
3 Piliers
Les pensées automatiques dysfonctionnelles issues de croyances irréalistes (limitantes) et de biais de raisonnement (distorsions cognitives).
1. Croyances sur Soi, Autrui et le Monde (SAM)
Attention aux contaminations par l’environnement (on ne nie pas l’influence sociale, mais on s’oppose à la déresponsabilisation ou la victimisation)
Quelques croyances limitantes:
Je dois être l’objet d’un amour, la vie est terrible, je dois être protégé, quand il y a danger, il est normal que j’angoisse, je dois me prouver que je suis compétent, je dois avoir un haut degré de certitude (face à l’avenir), mes problèmes viennent de l’extérieur
–> Ennéagramme: outil de connaissance de soi
- L’exigence: de soi-même, d’autrui ou du monde –> préférence (accepter la possibilité). L’auto-injection (il faut absolument que je parvienne à tel but), approbation et estime (il faut impérativement que je sois approuvé par mon n+1). –> ruminations, focalisation, pensées auto ou hétéro-dévalorisantes.
- La catastrophisation: la réalisation d’un événement redouté serait dramatique (rien de bon ou de favorable ne pourrait ressortir d’une situation crainte). Pire ! cela peut augmenter la probabilité que l’événement redouté se produise
- La faible tolérance à la frustration (c’est anormal, injuste, insupportable!). Penser que l’on n’a pas la capacité à faire face, difficultés à accepter des efforts, je veux tout tout de suite, auto-victimisation (j’ai peu ou pas de capacité à contrôler, à agir)
- L’évaluation globale de SAM dépréciative: refus de faisabilité et négativité de SAM (diabolisation)
2. Les distorsions cognitives
mode biaisé de traitement de l’information
Lecture erronée (ou inadaptée) du “réel” provoque des réactions émotionnelles et comportements indésirables.
- disqualification du positif (déni, transformant en neutre ou négatif): “ma prof me met des bonnes notes pour m’encourager”
- Maximalisation du négatif (cette réunion est la pire qu’il m’a été ..)
- Abstraction sélective (ne retenir que les aspects à valence négative)
- Dichotomisation (raisonnement binaire et extrême: blanc ou noir, pour ou contre). appréciation rigide et simplifiée des événements.
- La sur-generalisation (émettre une règle à portée générale à partir d’une situation
- L’interférence arbitraire: conclusion négative et non-fondée d’une situation en l’absence de preuves ou avant même de les rechercher
- La personnalisation: surestime le lien entre un problème et sa propre personne
3. Les pensées automatiques (PA)
pensées préconscientes qui coexistent avec les pensées conscientes.
Pop-up, elles sont courtes, rapides. Elles sont des conclusions prêtes à l’emploi. (Je ne vais pas comprendre ce livre, c’est dramatique, comment ose-t’il ?, elle assure !)
Face à une situation donnée, les PA sont des résonnances subjectives. Les PA sont difficiles à conscientiser (furtives), au contraire des réactions émotionnelles qu’elles génèrent.
L’émotion est la voie royale d’accès à la cognition
Les PA peuvent être récurrentes et sont situationnelles (et non des interprétations après coup). Une PA est une AFFIRMATION sur SAM (Soi, Autrui, Monde)
Modèle des 7 matrices cognitives
étalonné et validé au niveau psychométrique
Mélange de psy positive (amplifier les compétences) et d’ACC (transformer les biais). La matrice aide à comprendre les modes de fonctionnement et de raisonnement. L’ACC classique s’intéresse essentiellement à des éléments cognitifs ayant une dimension affective ou subjective. La matrice s’intéresse à l’efficacité sous-jacente à l’action en situation (professionnelle).
Approche en 3D:
- Efficacité: savoir analyser, évaluer et prendre des décisions
- Interaction avec autrui: Savoir mettre en place un rapport subjectif aidant, situationnel
- Bien-être: Savoir produire des changements et des ajustements
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