Le livre noir de la psychanalyse (2nde édition 2010)

Le livre noir de la psychanalyse (2nde édition 2010)

11 avril 2019 psychologie 0

Le livre noir de la psychanalyse indique que les troubles psychiques sont en augmentation. Une personne sur 2 est ou sera confrontée dans sa vie à la maladie psychique, et une sur 5 présentera une forme grave de trouble psychologique (RC Kessler, juin 2005, Archives of General Psychiatry).

La France est avec l’Argentine et le Brésil, le pays le plus freudien du monde. Dans l’Europe du Nord et les pays anglo-saxons (US, Australie…), la psychanalyse n’est quasiment plus enseignée en faculté de psychologie. Pourtant en France, sur 13 000 psychiatres, 70% pratiquent encore la psychanalyse et dérivés.

Sommes-nous en retard ?

Cet ouvrage, qui à causé de nombreuses polémiques lors de sa 1ère édition en 2005 est le rassemblement de 43 auteurs français et étrangers, reconnus internationalement, dont 5 ont pris une part décisive.

Philosophe et historien à Washington(Danois, Français et Américain)

Psychiatre des hôpitaux (Cardio à Lyon), enseignant et chercheur. Pionner des thérapies comportementales et cognitives (TCC) en France

Psychologue Clinicien (formé aux TCC avec Ellis) à l’Institut français de thérapie cognitive

ancien psychanalyste « déconverti », professeur d’Université de Louvain-La-Neuve (Belgique)et thérapeute

direction de l’ouvrage ; directrice littéraire du secteur « psychologie » aux éditions des Arènes.

Mais aussi Beck, Ellis, Jean-Jacques Déglon (Psychiatre, directeur de la Fondation Phénix à Genève contre la toxicomanie), Han Israëls (Maastricht), Patrick Mahony (Canada)…

Mes notes (en bleu)

Personnellement je ne les ai pas tous retrouvés (les 43). Certainement ai-je mal compris l’origine de ces 43 auteurs.

Les lignes que vous trouverez ci-dessous sont la synthèse de cet ouvrage. J’espère avoir été respectueux le plus possible du message des auteurs. S’il y a des différences d’interprétation ou de retranscription, j’en assume l’entière responsabilité.

Pour ma part le livre est très instructif sur l’histoire récente de la psychologie. Cela n’empêche pas que ce livre est un parti pris, une accusation de la psychanalyse, comme si jamais une science dans l’histoire du monde n’avait  pas eu ses défauts, ses dérapages et ses erreurs. Le monde évolue et peut être que la psychanalyse a fait son temps. Je suis moi-même un adepte des approches cognitives et comportementales. Mais comme le dit un des auteurs, ce qui est vrai un jour sera démontré faux un autre jour. C’est le propre des sciences. C’est vrai pour la psychanalyse, comme cela sera vrai pour les approches cognitives et comportementales demain. Mais n’enterrons peut être pas si vite la psychanalyse. Le débat ne se déplace t’il pas de la guérison vers le bien-être, et vers les sciences intégratives, donc aussi dynamiques ?

Même si peut-être le monde de la psychologie en France, avait vraiment besoin d’une piqûre de CONSCIENCE !

Intro 2 du livre noir de la psychanalyse

La psychanalyse ne peut être considérée comme une science dans le sens scientifique actuel où elle ne s’appuie pas sur des études de cas documentées démontrant ses bienfaits en fonction de certaines pathologies. Elle est donc traitée dans cet ouvrage de pseudoscience au même titre que l’Ennéagramme et encore peu l’analyse transactionnelle.

Toujours d’après les auteurs, la psychanalyse a séduit en grande partie parce qu’elle apporte une réponse à la quasi-totalité des questions que l’on se pose, et, à cet égard il n’y a aucune théorie scientifique contemporaine capable de rivaliser avec elle.

Freud et psychanalyse

Une remise en cause de Freud

Les fausses guérisons

Ainsi Freud n’a jamais traité le fameux « cas » Mlle Anna O. (1882), et cette dernière était toujours suivie pour « hystérie » bien après les publications de Freud sur sa guérison.

 

Une des règles de la psychanalyse est de ne pas être directif avec le patient et de le laisser parler sans l’influencer. Pourtant dans une lettre de Freud, on retrouve ce passage ;

Une patiente, suivie par Freud, était atteinte de tics faciaux et d’eczéma autour de la bouche. Sur la base de ces symptômes, Freud déduisit analytiquement qu’elle avait été forcée durant la petite enfance à pratiquer des actes de fellation. Face à son incrédulité, Freud l’a menaça de la renvoyer si elle persistait dans son scepticisme.

« l’infériorité intellectuelle de tant de femmes, qui est une réalité indiscutable, doit être attribuée à l’inhibition de la pensée, inhibition requise pour la répression sexuelle » (1908)

J’arrête ici la longue liste contre Freud qui est longue, étayée, documentée  et donc ennuyeuse à relater pour un non spécialiste comme je suis.

Il faut remettre dans le contexte du siècle, mais les positions de Freud sur la femme et l’homosexualité, provoqueraient une révolution aujourd’hui. Cependant il ne faut pas oublier que ce n’est seulement en 1965 qu’en France, les femmes ont pu avoir un emploi sans l’autorisation de leur mari. Le droit de vote des femmes lui date de 1944.

L’essor de la psychanalyse

 

Les bases de la psychiatrie au XIX° siècle étaient principalement physiologiques. Ainsi les maladies mentales étaient conçues comme résultant de lésions cérébrales. L’hérédité était considérée comme à l’origine des troubles, et les traitements, essentiellement somatiques, étaient dispensés dans des sanatoriums privés réservés à une population de gens aisés.

C’est vers les années 1895, que Freud et la psychanalyse prône le refoulement des pensées inconscientes, le rôle central tenu par les pulsions sexuelles, et sur l’importance des expériences de l’enfant. C’est complètement novateur pour l’époque. Le but d’une consultation est d’écouter le patient et on met l’accent sur l’échange verbal entre le patient et son médecin.  Un nouveau courant est né.

 

Les Etats Unis puis l’Europe

C’est aux Etats-Unis que la psychanalyse se répand le plus, avec l’émigration d’analystes allemands et autrichiens persécutés dans leur propre pays avec la montée du nazisme. Après la seconde guerre mondiale, presque tous les titulaires de chaires de psychiatrie étaient des psychanalystes.

A la fin des années 60, le courant de pensée psychanalytique connut une véritable recrudescence en France, en Allemagne et en Italie. Les événements de mai 68 en France, servirent de tremplin à ce regain d’intérêt. Les étudiants exigèrent la fin des traitements par électrochocs, et l’intégration de la psychanalyse dans le programme de médecine et dans les hôpitaux.

La psychanalyse représentait une thérapie plus humaine qui semblait faire défaut à la médecine classique.

Mais à l’inverse dans les pays anglo-saxons la psychanalyse décline.

Seulement 12% des patients en psychothérapie aujourd’hui suivent une psychanalyse aux Etats-Unis.

Ceci est lié à 2 choses :

L’apparition des premiers médicaments efficaces sur les psychoses (1952 – Rhône-Poulenc), puis l’arrivée des antidépresseurs, d’anxiolytiques. C’était une efficacité non explicable par la psychanalyse, et qui concurrençait le marché lucratif « des veuves riches qui s’allongeaient sur le divan plusieurs années ».

La publication en 1952 du manuel  diagnostic et statistique des troubles mentaux (DSM), traduit en Français en 1989 (37 ans plus tard …). La 3° édition (1980) se voulait résolument agnostique en ce qui concerne les causes des troubles mentaux. Avec cette édition, il existait des maladies psychiatriques spécifiques, appelées « troubles », qui avaient leurs propres critères.

Pourquoi un tel succès néanmoins

 

Il faut réaliser le contexte du début du XX° siècle en psychiatrie, où la pratique se limitait aux asiles. La psychanalyse était attrayante parce qu’elle permettait de sortir des asiles pour ouvrir des cabinets lucratifs dans les beaux quartiers.

Il fut aussi un temps où psychiatrie était synonyme d’étude et de traitement de la « folie ». Grâce aux enseignements de Freud, elle devint progressivement axée sur les névroses.

Mais avec ses dérives comme dans les années 1940 – 1950. Il semble inconcevable de nos jours de tenir une mère « froide » responsable de l’autisme de son enfant ou encore de considérer la schizophrénie comme étant la conséquence évidente d’une mère « schizophrénogène ».

D’autre part, la création d’un système de formation psychanalytique indépendant de la psychiatrie et de la médecine dans son ensemble a été cruciale.

Ensuite, le freudisme a contribué à réduire la culpabilité liée au plaisir sexuel. Il a permis de mettre des désirs en acte.

Enfin la psychanalyse répond toujours au besoin de trouver un substitut aux solides certitudes de la religion. Au besoin de donner un sens au mal-être et à l’angoisse existentielle dans un monde déserté par Dieu.

 

Faire une psychanalyse

Psychanalyse

Jacques Van Rillaer a été psychanalyste. Il se propose dans ce chapitre d’analyser les comportements des personnes qui font une psychanalyse, en portant une attention particulière aux satisfactions qu’elles obtiennent ou espèrent obtenir.

Ces bénéfices sont subjectifs et varient d’une personne à l’autre. Mais les plus courants sont :

Adler, le célèbre rivale de Freud estimait que la motivation primordiale est, non la pulsion sexuelle, mais la volonté de puissance, le désir d’être reconnu et de s’affirmer.

dans le système freudien, tout prend sens, tout s’éclaire, tout s’explique.

Attention, il est à noter qu’il s’agit là d’apprentissages que favorisent, avec raison beaucoup de psychothérapies. Les TCC s’en sont fait une spécialité.

Beaucoup veulent seulement faire une expérience de « croissance personnelle », soigner un mal-être ou obtenir un ticket d’entrée pour une profession psy. Effectivement un patient ayant suivi une psychanalyse peut à son tour devenir un psychanalyste.

Il est à noter au final une augmentation de l’égocentrisme comme une conséquence de la cure.

La thérapie des profondeurs

 

La psychanalyse reproche aux autres approches, et essentiellement aux approches cognitives et comportementales, une approche « kleenex », qui n’effacerait  les symptômes que de manière temporaire. Au lieu d’aller en profondeur dans la thérapie des causes. Pour certains psychanalystes, évaluer (tests psychométriques), c’est tuer. Car la souffrance humaine ne peut être « mesurée ».

La psychanalyse se présente souvent  comme plus sérieuse et plus efficace car elle recherche les causes cachées et les origines des troubles. De ce fait elle serait supérieure sur les autres approches.

La Rochefoucauld, Arthur Schopenhauer, Karl Marx et Friedrich Nietzsche ont aussi, chacun à leur manière, cru mettre au jour un mécanisme fondamental qui rendrait compte d’une affinité de conduites humaines, voire de toute action.

Pour Nietzsche, la volonté de puissance est la motivation ultime.

Le comportement

A partir des années 1910, les psychologues d’orientation scientifique ont été de plus en plus nombreux à abandonner le concept d’âme aux philosophes, aux théologiens et aux religieux. Ils ont défini leur discipline comme la « science du comportement ».

Pour Freud, les comportements ne constituent pas un objet d’étude en soi : ils ne sont qu’un reflet mensonger et inintéressant des profondeurs de l’âme.

Selon certains psychanalystes, l’objet de la psychanalyse n’est rien d’autre que l’individu singulier. En d’autres termes, chaque individu étant unique,  il est impossible d’appliquer une approche scientifique (métrique, stéréotypée).

Influence et magie du « mhm » et différentes approches psychanalytiques

 

Le psychanalyste est censé ne rien faire, ne rien dire, bref, ne surtout pas intervenir pour ne jamais influencer le processus analytique.

C’est sans considérer que le silence lui-même influence déjà le patient.

Entre 1950 et 1970, il a été démontré que l’émission discrète d’un stimulus (marmonnement du genre « mhm », « ah ? ») chaque fois que le patient parle d’une certaine façon, ou évoque un thème déterminé, va renforcer un type de paroles du patient (même inconsciemment).

En réalité, l’analysant se conforme au désir de l’analyste et « vérifie » la théorie de ce dernier :

4 approches principales

Pour un freudien, tous les analysés découvrent que leur problématique essentielle relève de la sexualité (et/ou de la mort)

Pour un adlérien, le nœud réside dans des sentiments d’infériorité et la volonté de s’affirmer du client

Pour un jungien les racines de la névrose procède du conflit entre la « Persona » et le « Selbst » (et ses aspirations spirituelles)

Pour un lacanien, l’inconscient est structuré comme un langage, où sont associés les rêves à travers des calembours.

En France

La psychanalyse en France.

Elle est toujours bien présente en France. En l’an 2000, fut atteint le chiffre record de + de 3 000 psychanalystes lacaniens contre environ 700 psychanalystes « classiques ».

La pratique française des psychothérapies efficaces a pris un sérieux retard qui se traduit par des statistiques défavorables de morbidité et une consommation excessive de médicaments psychotropes.

Pour exemple, en Hollande, qui compte le plus grand nombre de thérapeutes comportementalistes par habitant, la consommation des psychotropes est une des plus faibles qui soit. Ce n’est pas un hasard. Utilise-t-on trop de psychotropes en France à cause du lobbying pharmaceutique ou à cause du retard de la France dans les approches autres que psychanalytiques.

Malheureusement la guérison en psychanalyse n’est pas fréquemment au RDV. Notons au passage, que le patient n’est pas le juge de la fin de la psychanalyse.

La psychanalyse est elle un soin ? Du développement personnel ou de la thérapie ?

Ce questionnement atteint son apogée en 2005. Quand le ministre de la Santé, M Douste-Blazy, annonça le retrait, du site de son ministère, du rapport INSERM. Le directeur général de la santé, William Dab dut démissionner. Ce rapport avait été effectué à la demande de la Direction Générale de la Santé afin de rendre plus transparente les indications et les prises en charge psychothérapeutiques. Malheureusement les conclusions n’étaient pas favorables à la psychanalyse. Le modeste rapport apparut plus grand mort que vivant.

D’ailleurs pour la psychanalyse, la guérison a toujours été suspecte car elle témoigne d’une fuite du patient par rapport à la mise en évidence des choses peu agréables qui se cacheraient au fond de l’inconscient. Autrement dit, se relever du divan et partir, même après un délai que le patient juge raisonnable, serait quasiment une phobie. Donc pas guéri !

Une évolution, les thérapies psychanalytiques brèves (TPB):

Les TPB ne sont pas en ligne avec l’approche historique de la psychanalyse qui nécessite une lente maturation du transfert en position allongée avec 3 ou 4 séances par semaine durant plusieurs années.

Effectivement les thérapies psychanalytiques brèves  ont des buts clairement énoncés et quantifiables. Elles s’effectuent en face à face avec des buts et un temps limité (1 à 2 ans). Le rapport INSERM a reconnu une efficacité démontrée dans les troubles de la personnalité. Par contre, il n’y a pas assez de recul positif dans les troubles anxieux, la dépression et les états psychotiques. (Pour comprendre allez voir le classement du DSM – Wikipedia)

Dans le trouble de la personnalité borderline (impulsivité, instabilité de l’humeur et de l’estime de soi, troubles relationnels, automutilation, risque suicidaire), il existe 3 formes de TCC dont l’efficacité est validée.

En ce qui concerne les autres troubles de la personnalité, la thérapie cognitive fait jeu égal avec la thérapie psychanalytique dans les troubles de personnalité anxieuse et peureuse (personnalité évitante, dépendante et obsessionnelle-compulsive).

 

Être psychothérapeute

Aujourd’hui, le titre de psychothérapeute est soumis à une loi. Elle stipule que les médecins, les psychologues et les psychanalystes inscrits sur les listes d’une association reconnues peuvent demander le titre de psychothérapeute. Les autres professionnels de santé devront obtenir un master de psychopathologie, ou l’équivalent, et se présenter, pour acceptation, devant des commissions départementales.

Maintenant se pose la question de remboursement des psychothérapies. En cours dans certaines régions en 2019.

La psychanalyse se distingue des autres thérapies en ce qu’elle souligne l’importance fondamentale de l’analyse de la résistance. Cette résistance prend la forme d’une réticence du patient à accepter de son thérapeute l’affirmation assurée de ses conjectures à propos de sa psychodynamique et de leur relation au souvenir.

Des approches systémiques

(dans le sens global, intégratif et non familial)

Une tendance générale aujourd’hui est l’emprunt par la psychanalyse aux TCC (thérapies cognitives et comportementales) d’un nombre considérable de techniques. Et inversement, les TCC (en particulier les thérapies cognitives) ont intégré un certain nombre de méthodes qui viennent aussi bien de la thérapie analytique que des thérapies humanistes comme la gestalt-thérapie et l’analyse transactionnelle : c’est le cas de la thérapie des schémas de Young (2005).

« Si les psychanalystes suivaient tous la voie difficile de la vérité, de la modestie et de la reconnaissance des mérites des autres, il serait plus facile de faire preuve d’indulgence vis-à-vis des errements de Freud et de lui témoigner la gratitude qu’il mérite pour ses accomplissements. »

Les chercheurs admettent que le recours à la psychanalyse, ainsi qu’à toutes les autres psychothérapies (+ de 200), est statistiquement préférable à l’absence totale d’intervention. Parce qu’un confident même rémunéré, est préférable à la solitude.

 

Les victimes de la psychanalyse

Comment la psychanalyse a bloqué le traitement efficace des toxicomanes et a contribué à la mort de milliers d’individus 

En France, près de 10 000 vies auraient pu être épargnées s’il n’y avait pas eu, pendant près de 20 ans, un tel mur de résistances.

……. Article à venir dans les jours qui suivent   …….

En France entre 1994 et 2000, la délinquance des toxicomanes s’est effondrée. Les overdoses et autres morts liées à l’héroïne ont chuté de plus de 80%.

 

Les mères forcément coupables

A partir des années 1950-60, les mères furent considérées par la psychanalyse comme responsables et coupables de la schizophrénie ou de l’autisme de l’enfant.

Freud ne croyait pas que la psychanalyse pût être d’un secours quelconque pour les individus souffrant de schizophrénie. Mais ces disciples ne partageaient pas tous son opinion.

Aujourd’hui, il est admis que ces troubles graves sont en grande partie d’origine neurophysiologique. Les mères ont été innocentées.

Education et psychanalyse

A une époque, la psychanalyse, qui au départ était une hypothèse de compréhension de la psychopathologie de l’adulte puis de l’enfant, a guidé la plupart des parents : elle s’est substituée au discours éducatif.

Aujourd’hui encore, dans une revue pour les parents, on peut lire « ne heurtez pas un enfant qui s’oppose, acceptez qu’il  épanouisse son « Moi ».

C’est vrai, quand il s’agit d’un enfant dévalorisé, à faible estime de soi. Mais non pour les autres, ceux que je qualifie d’enfants omnipotents.

Dans notre culture, dès que l’enfant « a un problème », c’est qu’il y a quelque chose en dessous : les enseignants alertent les psys dès la moindre démotivation scolaire, les parents courent voir le spécialiste pour qu’il aide leur enfant à s’alimenter mieux, à se coucher tôt, à mieux se concentrer … bref, à pallier leur non-savoir-faire éducatif. L’inconscient est en jeu, cela ne les concerne plus.

La théorie psychanalytique attire notre attention. Si l’enfant est encore trop attaché à sa mère, cela signifie qu’il sera incapable d’avoir une nouvelle « relation d’objet » avec son enseignant. Il faudra donc consulter un psychanalyste pour régler à tout jamais la question œdipienne.

Autorité n’est pas autoritarisme

Heureusement, certains parents ont perçue bien-fondé du respect de l’enfant et savent allier autorité (on ne fait pas ce que l’on veut quand on est enfant) avec une tolérance éducative (deviens ce que tu dois devenir).

Les enfants ont des tempéraments différents, un code génétique différent. Entre des attitudes infantiles d’anxiété, de dévalorisation ou d’intolérance à la frustration, que de différences. Et que d’attitudes parentales différentes nécessaires !

Néanmoins aujourd’hui l’autoritarisme a changé de camp. Est né l’enfant roi. Pourtant la confrontation parentale est souvent nécessaire, voire indispensable pour stopper les passages à l’acte chez certaines personnalités offensives ou intolérantes aux frustrations.

Françoise Dolto était indispensable lorsqu’elle a tenté d’infléchir la culture traditionnelle des familles des années 1940 aux années 1960. Sans elle pas de contrepoids au clonage éducatif qui refusait d’appréhender l’enfant comme un individu à part entière. Mais si les enfants d’il y a 40 ou 50 ans étaient victimes d’un trop-plein de frustrations, nos enfants actuels n’en ont que rarement vécu et ont développé, pour certains, non seulement  une omnipotence, mais cette extraordinaire vulnérabilité au principe de réalité : ils sont devenus plus fragiles.

Nous sommes à une époque où règne la surstimulation, la surprotection, la survalorisation, la surconsommation et la surcommunication. C’est le danger des 5s qui génère des individus très vulnérables aux aléas de la vie.

En conclusion, le livre noir de la psychanalyse

On peut soutenir avec Popper, Kuhn et Planck que toutes théories scientifiques sont ou seront fausses, un jour. Ce sont de simples paradigmes qui produisent des résultats qui, eux, sont plus ou moins probables dans leurs effets pratiques et de ce fait mesurables statistiquement. Le meilleur exemple aujourd’hui reste les nanosciences. La physique quantique décrit les lois qui régissent le monde du tout petit. Ces lois physiques, chimiques, optiques sont différentes de celles de notre monde macro et microscopique.

La réflexion moderne s’est recentrée sur la notion de santé et de bien être plutôt que sur celle de guérison. Aussi il ne suffit pas de modifier les symptômes et les syndromes, mais obtenir un résultat satisfaisant pour le patient en qualité de vie et de fonctionnement social.

Santé et bien-être sont indissociables puisque, depuis 1946, l’OMS définit la santé comme un « état de complet bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité.

Au XXI siècle, cet objectif d’ensemble est lié à l’espérance de vie humaine. Aussi certains le jugeront utopique puisqu’il classe, selon le pays étudié, 70% à 99% des gens comme n’étant pas en bonne santé ou étant malade.

Mais à ce titre de recherche du bien-être, la psychanalyse a tout à fait sa place. Faut-il attendre que le bateau soit prêt de s’échouer, pour réaliser que nous sommes tous dans le même bateau, comme le dit si bien François de Closets dans son livre l’échéance ? et comme … on a du mal à le lire dans “le livre noir de la psychanalyse”.

 

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